Protection des plantes et environnement : des projets et des enseignements
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Sécurité des applicateurs, évolutions du matériel, préservation de l'environnement… Le colloque sur les techniques d’application des produits phytosanitaires, les 13 et 14 mars, est l’occasion d’une vaste tour d’horizon des démarches et projets des acteurs du secteur. Organisé par l’AFPP, association française de la protection des plantes, l’évènement a permis d’aborder certaines actualités, comme la création d’une norme concernant les systèmes de transfert clos, ou « close transfer system » (CTS) .
En vigne, 39 pulvérisateurs au banc d’essai
Mais ce rassemblement professionnel est aussi l’occasion de faire le point sur des initiatives parfois lancées il y a plusieurs années. Certaines expérimentations initiées au début des années 2010 arrivent à maturité. C’est le cas du banc d’essai conçu pour évaluer l’efficacité des pulvérisateurs en vigne, en termes de feuillage atteint. Depuis 2013, 24 machines prévues pour les vignes larges, et 15 pour les vignes étroites, ont été notées. Il a abouti à un classement des pulvérisateurs de « C » à « A+ », cette dernière note assurant une couverture du feuillage équivalent à une référence définie par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) et Irstea, malgré des doses réduites jusqu’à 50 %.
Quand la biodiversité s’invite dans la préservation de la qualité de l’eau
Certaines démarches territoriales montrent leur intérêt dans le temps, tout en s’étoffant. Bayer accompagne le projet Agri’eau à Doazit, commune landaise située sur un bassin versant sensible. L’idée est d’aider dans le choix de pratiques agricoles préservant la qualité de l’eau. « Lancé en 2013, le projet a été prolongé en 2017, explique Céline Ballesteros, du département agriculture durable de la firme. Il confirme la nécessité de prendre du temps pour impulser le changement, puis pour mesurer ses effets. » Un espace pédagogique a été mis en place à Doazit pour expliquer les actions entreprises aux habitants. La dimension biodiversité est désormais pleinement intégrée.
La sécurité lors du traitement de semence déployée en e-learning
L’arrivée de nouvelles technologies est perceptible dans les initiatives au long cours. « Quali-Site » est un service proposé par Syngenta aux stations pratiquant le traitement de semences. Il consiste à observer les opérateurs, identifier et mesurer les éventuelles contaminations, et proposer des mesures pour y remédier. « Depuis 2005, 42 stations ont profité du service, dont nous déclinons les axes fort en e-learning depuis l’an passé », explique Isabelle Delpuech, responsable agriculture durable chez Syngenta. Le dispositif devrait être élargi aux trieurs à façon.
Rendre plus concret l’enjeu « abeille » lors dans traitements
Bénédicte Laborie, experte biodiversité et abeilles chez Bayer, donne une autre illustration de la valeur ajoutée des nouvelles technologies. Des travaux scientifiques menés en 2016 et 2017 doivent permettre de mieux cerner les périodes d’activités des abeilles. En pesant les ruches en temps réel, les chercheurs conçoivent des modèles de « journée-type » pour les butineuses. « Ce qui nous permet de montrer aux agriculteurs, de manière très concrète et visuelle, les périodes pendant lesquelles il faut éviter les traitements avec les produits à mention « abeilles », précise Bénédicte Laborie. C’est-à-dire dès que les 11 °C sont dépassés. »