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Questions à Régis Fournier, président de la section maïs de l’UFS - « Demande de semences en hausse, stocks en baisse »

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Le 6 septembre, la section maïs de l’Union française des semenciers (UFS) tenait son assemblée générale à Grenoble. L’occasion pour Régis Fournier, directeur général de Maïsadour semences et président de la section maïs de faire le point sur de nombreux sujets : la hausse des surfaces de production de semences, l’hétérogénéité de la production française, une possible tension du marché pour certaines variétés, la mise en place d’un plan qualité poussières au sein des usines. Propos recueillis par Anne Gilet

Reference-appro.com : Les surfaces de maïs ont légèrement diminué en France cette année. Est-ce le cas à l’échelle européenne ?

Non, la France fait en effet figure d’exception, avec un recul des surfaces proche de 1 %. En cause : une concurrence du blé et la sécheresse dès le printemps qui a modifié le choix d’assolement. En Europe, la hausse est de 4 %, à 22,91 Mha : 6 % pour le maïs grain, 2 % pour le maïs fourrage. A cela, plusieurs explications : une forte progression en Allemagne, due à la production de biogaz et une demande accrue en Europe Centrale et de l’Est. En un an, l’export de semences françaises a doublé : 4,2 millions de doses contre 2,2 l’an passé.

La production de semences s’adapte-t-elle à ces nouvelles demandes ?

Oui, bien sûr. L’an passé, le plan de production de l’UE à 27 était de 100000 ha. En 2011, il s’établit à 124000 ha dont près de la moitié en France (54300 ha). L’interprofession chiffre entre 3000 et 6000 ha la hausse possible des surfaces de maïs semences en France d’ici à cinq ans. Et ce, en tenant bien sûr compte des niveaux de stocks. Car de ce côté aussi, les choses ont évolué. Au 30 juin 2010, le ratio stock/utilisation s’établissait à 80 %. Un an plus tard, au 30 juin 2011, il était de 49 %. A ce jour, la production européenne (23 millions de doses) ne couvre pas les besoins, proches des 26,5 millions de doses. Il faut donc puiser dans les stocks.

Faut-il craindre une pénurie sur le marché ?

Non, nous serons en mesure d’alimenter tout le monde mais ponctuellement, le marché pourrait être plus tendu pour certaines variétés ou certains enrobages.

Quel est l’état de la production de semences en France ?

Il est assez hétérogène avec des objectifs de production variant de 70 à 100 % selon les régions. En effet, le mois de juillet, pluvieux et frais, a pu perturber la fécondation, notamment dans les zones plus au nord du territoire. Résultat : des quintaux certes mais des grains moins nombreux, plus gros, plus fragiles et donc, moins de doses.

Quels sont les dossiers qui animent actuellement la section maïs de l’UFS ?

Deux sujets principaux occupent notre actualité : les OGM et la nécessité de déterminer un seuil de tolérance quant à la présence fortuite de ces événements. Nous, nous réclamons que soit retenu le seuil de 0,4 % tout événement confondu. Pour l’heure, nous travaillons un peu à l’aveugle face à un imbroglio juridique.

Autre sujet dont nous sommes fiers au sein de la filière maïs : la mise en place, ce printemps, d’un référentiel, au sein des usines, pour le plan qualité poussières afin de ne pas dépasser le seuil de 3 gr/quintal. 22 usines ont ainsi été auditées, soit près de 90 % de la production française. Certaines ont depuis été certifiées.