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RAGT met l’accent sur les fiches CEPP

Le | Agrofournisseurs

Le semencier français RAGT adapte depuis cinq ans ses solutions génétiques pour aider la distribution à atteindre ses objectifs en matière de CEPP. Référence agro a échangé avec Églantine Pagola, cheffe de marché multi espèces et de l’innovation.

RAGT met l’accent sur les fiches CEPP
RAGT met l’accent sur les fiches CEPP

Référence agro : Pourquoi RAGT s’est lancé sur le créneau des CEPP ?

Églantine Pagola : Notre cœur de métier, c’est la quête de performances, que ce soit en termes de rendements ou d’agronomie, avec, par exemple, le déploiement de variétés résistantes aux ravageurs et aux maladies, ou l’association d’espèces pour des bénéfices agro-environnementaux. Intégrer des fiches CEPP nous permet d’avoir plus de visibilité auprès de la distribution, qui a de fortes attentes sur ce sujet. L’octroi ou non de points CEPP devient un critère de référencement : sur deux produits à performances équivalentes, celui qui permet à la distribution de gagner des points pour atteindre ses objectifs est certain de prendre l’avantage.

Quelles fiches ont été déposées par RAGT ?

Nous avons déposé la fiche action 2020-079, qui prévoit une réduction des traitements phytos en combinant plusieurs pratiques pour la protection intégrée du colza. Mais dès 2017, nous avons commencé à rattacher des variétés à des fiches actions existantes, comme la fiche 2017-011, qui évite un traitement insecticide contre les méligèthes, grâce à une variété de colza à floraison précoce.

Par ailleurs, pour certaines espèces telles que le blé tendre, l’orge d’hiver ou le colza, lorsque nos variétés entrent au catalogue français, elles sont examinées par les organismes officiels, et en fonction de leur tolérance aux ravageurs, aux maladies, ou à la verse, elles peuvent se voir attribuer des CEPP. Aujourd’hui, nous disposons de points CEPP pour une trentaine de variétés en blé tendre d’hiver, trois en orge d’hiver, cinq en colza résistant au virus de la jaunisse et deux mélanges fourragers à associer au colza. C’est une volonté de RAGT d’œuvrer pour que nos variétés ou mélanges variétaux entrent dans le cadre de ce dispositif.

Avez-vous prévu de déposer de nouvelles fiches CEPP ?

Oui ! Outre nos demandes d’ajout de variétés à des fiches existantes, nous avons créé trois projets de fiches CEPP pour l’année 2022. Elles seront déposées avant le 7 mars, pour une commission CEPP qui se tiendra le 7 avril. Elles sont encore confidentielles, mais nous serons heureux de vous en parler dès qu’elles seront acceptées.

Travaillez-vous ce sujet avec d’autres partenaires ?

Notre premier partenaire, c’est notre activité négoce, RAGT Plateau central, qui a un contact quotidien avec les agriculteurs, et partage ses retours d’expériences. Nous échangeons aussi avec les instituts techniques, sur la faisabilité et l’échelle à laquelle les solutions peuvent être déployées. Si vous avez une idée, mais qu’elle ne concerne qu’un agriculteur sur 100 000, c’est qu’elle ne répond pas suffisamment à leurs attentes et ne mérite donc pas d’être développée. Nous mettons aussi nos forces en commun avec l’interprofession et la distribution pour essayer d’ouvrir de nouvelles portes. Par exemple, en ce moment, nous discutons de CEPP au sein de la filière oléagineuse.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées pour mener à bien ces projets ?

Créer de nouvelles fiches CEPP est un travail long et fastidieux. Cela peut prendre plusieurs années en fonction des sujets traités, d’autant que, au fil des années, les solutions les plus évidentes ont déjà été mises en œuvre. La complexité vient du fait que nous devons réussir à prouver la pertinence de nos solutions. Nous déployons des essais spécifiquement pour valider nos solutions qui rentrent dans les dossiers CEPP. Mais la commission sera plus attentive si les essais et les données proviennent de sources officielles, notamment des instituts techniques. Cela étant, nous avons des atouts, et sommes plutôt bien positionnés : RAGT est un semencier qui sélectionne 32 espèces, et nous avons la possibilité de créer des associations d’espèces : le champ des possibles nous est ouvert. Nous ambitionnons de devenir incontournable et le principal semencier pourvoyeur de CEPP à moyen terme !