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Ray grass anglais : 50 ans de progrès génétiques chiffrés

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Une première dans le monde des semences fourragères. Une étude, conduite conjointement par l’Inra et l’ACVF (association des créateurs de variétés fourragères) a quantifié les progrès des variétés de ray grass anglais depuis près d’un demi-siècle. 21 variétés, datant de 1965 à nos jours, ont été comparées. « Les résultats ont surpris les chercheurs et… même les sélectionneurs, confie Julien Greffier du Gnis, lors de la présentation de l’étude le 27 mai lors du salon de l’herbe à Nouvoitou (35). Un gain de rendement de 3 q/ha tous les 10 ans, une digestibilité accrue de 0,8 % par décennie, une résistance aux rouilles qui progresse de 0,66 point tous les 10 ans… les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce qui est le plus étonnant, c’est que certains critères ne semblent pas encore avoir atteints leur maximum ». L’année prochaine, le CTPS compte bien intégrer l’aspect qualitatif des fourrages lors de l’inscription des nouvelles variétés. Une petite révolution… A.G.

Photo : « Ces résultats devraient permettre aux sélectionneurs de définir de nouvelles pistes de recherche », explique Julien Greffier, du Gnis.

« Ces résultats devraient également permettre aux sélectionneurs de définir de nouvelles pistes de recherche afin de mettre au point des variétés toujours plus performantes. Comprendre par exemple pourquoi l’amélioration du rendement fourrager est plus nette sur les coupes d’automne que sur celles de printemps ». Ces résultats devraient aussi aider les éleveurs à mieux choisir leurs variétés : tout comme le maïs ou les céréales à paille, les semences fourragères possèdent des caractéristiques qui leur sont propres. « Reste que les éleveurs rencontrés aimeraient que l’on puisse traduire ces progrès en kg de lait par jour et par vache. Nous y pensons. Tout comme reproduire cette expérimentation pour d’autres espèces que le ray-grass mais cela prendra du temps », note Julien Greffier. Pour Jean-Paul Sampoux, le chercheur de l’Inra de Lusignan (86) qui a conduit l’expérimentation, il est permis de penser que des tendances similaires seraient observables sur le dactyle ou la fétuque élevée. Mais cela mériterait confirmation.