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Réduire les transferts de phytos dans les eaux : un diagnostic partagé et de qualité s’impose

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Les participants à la table ronde organisée par Arvalis-Institut du végétal le 6 avril à Paris se sont accordés sur un point : toute mesure mise en œuvre pour réduire les transferts de produits phytopharmaceutiques dans les eaux nécessite un diagnostic partagé et de qualité. Pour François Dubois de la Sablonière, de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la deuxième clé du succès des actions mises en œuvre réside dans la qualité de l’animation. « Les solutions proposées doivent par ailleurs être économiquement viables dans le temps pour les agriculteurs », a ajouté Olivier Dauger, de la Chambre d’agriculture de l’Aisne. Lancelot Leroy, responsable du service agronomie de Terrena, a quant à lui mis en avant la nécessaire mobilisation des coopératives pour faire progresser les pratiques. G.G.

Photo : « 25 % de la SAU sera concernée par des plans d’action relatifs à la maîtrise des transferts de produits phytopharmaceutiques dans les eaux », a rappelé Antoine Poupart d’InVivo (à droite).

« Le sujet nous concerne inévitablement, a appuyé Antoine Poupart d’InVivo. Car pour répondre aux objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau d’une part et par ceux du Grenelle d’autre part, 25 % de la SAU seront impliqués dans des plans d’action. » Et de rappeler que les échéances sont fixées à 2012 et 2015, et que pour obtenir rapidement des résultats, il était nécessaire de viser en premier lieu les situations à risque.

Pour Marc Voltz, de l’Inra, la diminution des doses autorisées n’est pas suffisante à elle seule pour limiter les contaminations : « Il faut étudier les voies de transfert et changer les pratiques et les systèmes de culture ». Même raisonnement chez Jean-Paul Bordes, d’Arvalis-Institut du végétal : « Le dispositif expérimental de l’institut, qui totalise, sur sept sites, plus de 35 000 résultats d’analyse sur 68 substances actives, nous a permis de vérifier que le risque de transfert varie considérablement en fonction du sol, du climat et des pratiques culturales. Ainsi, la réduction des usages ne peut pas être la seule solution de réduction des risques. Il est nécessaire de qualifier le risque et le mode de transfert pour ensuite proposer des solutions ». Et ne pas négliger les pollutions ponctuelles dans les actions globales.