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Rencontre avec Eric Devron, directeur de l’UFS - « Quelques signaux encourageants pour l’innovation variétale »

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Entre le second volet du plan « Semences et agriculture durable » et  la remise attendue début juillet du pré-rapport « Agriculture et innovation 2025 », Eric Devron, directeur de l'Union Française des Semenciers (UFS), pose les enjeux actuels de la sélection végétale.

Quel regard portez-vous sur l'attention accordée aux semences, notamment dans le cadre de la réduction de l'usage des intrants et d'adaptation aux changements climatiques ?

Eric Devron : En termes d'amélioration de l'usage des phytosanitaires, la semence est un facteur d'obtention de résultat sans contrepartie. Tolérance aux maladies, couverture du sol pour limiter le recours aux herbicides, introduction d'espèces en inter-culture pour limiter l'utilisation d'azote… Les éléments de réponse sont nombreux. L'offre variétale est d'ailleurs une des fiches action identifiées dans le cadre des  certificats d'économie de produits phytosanitaires. Elle concerne au premier chef les distributeurs agricoles.

Les lignes sont-elles en train de bouger sur les OGM ?

E. D. : L'innovation reste l'élément essentiel de notre activité. Nous sommes ainsi très attentifs  à l'évolution des positions de la Commission européenne sur les nouvelles techniques d'amélioration des plantes. Malgré les blocages sur le dossier des OGM, nous avons reçu quelques signaux encourageants : les positions du président de la République et de Stéphane Le Foll sur la poursuite de l'effort de recherche publique sur les biotechnologies ; le retour de l'UFS au sein du HCB (1), représentée par Jean-Christophe Gouache, directeur des affaires internationales de Limagrain, comme vice-président du comité économique, éthique et social. Nous espérons également du pré-rapport attendu en juillet sur le plan « Agriculture-innovation 2025 », qu'il reconnaisse la science comme facteur essentiel de performance. Les échéances ne sont cependant pas immédiates.

Des freins demeurent par ailleurs sur des sujets très concrets. Le vide juridique sur la présence fortuite d'OGM dans les semences, les incertitudes sur néonicotinoïdes concernant leur utilisation en production de semences ou encore la destruction des stocks en cas de nouveau retrait de ces molécules… Autant de sujets qui pèsent sur les entreprises.

(1) : Haut Conseil des biotechnologies