Rencontre avec Jean-Charles Bocquet, DG de l’UIPP « Nous souhaitons plus que jamais nous inscrire dans une démarche participative »
Le | Agrofournisseurs
Dans un contexte riche en actualités phytosanitaires, le directeur général de l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) nous livre ses axes de travail pour 2013. Réglementations européenne et française, suivi des produits, fraudes, bonnes pratiques… les sujets ne manquent pas. Des sujets que Jean-Charles Bocquet veut traiter transversalement et collectivement. Preuve en est faite avec la multiplication des campagnes d'information et de communication réalisées en partenariat avec les acteurs de la filière et notamment la distribution. Propos recueillis par Gaëlle Gaudin
Quels sont pour 2013 les dossiers prioritaires retenus par l'UIPP ?
Jean-Charles Bocquet : Notre travail reste axé sur les aspects réglementaires, les bonnes pratiques, l'information et la communication. Côté réglementaire, nous nous impliquons dans la mise en œuvre du « paquet pesticides », à savoir le règlement (CE) n° 1107/2009, avec notamment l'approche zonale des évaluations des produits phytopharmaceutiques, la prise en compte des perturbateurs endocriniens…, et la directive 2009/128/CE, traduite en France par le plan Ecophyto. Les dossiers abeilles, santé de l'utilisateur, qualité de l'eau, Equipements de protection individuelle (EPI) font également l'objet de toute notre attention.
Comment concevez-vous votre implication dans les différents dossiers ?
J.-C. B. : Nous souhaitons plus que jamais nous inscrire dans une démarche participative sur les questions sociétales en rapport avec notre secteur d'activité. Pour faire valoir les démarches de nos adhérents, montrer que de nombreux progrès ont déjà été réalisés sur les produits et leur suivi, et enfin pour apporter notre expertise. L'UIPP s'inscrit dans le « produire autrement » depuis longtemps, avec l'objectif de produire plus et mieux. Nous voulons le faire savoir et continuer dans cette voie avec tous ceux qui le souhaitent. Enfin, nous sommes très attentifs à l'élaboration des textes réglementaires.
Allez-vous poursuivre vos campagnes de communication collectives ?
J.-C. B. : Plus que jamais ! Nous reprenons, en simplifiant les messages, la campagne d'information et de sensibilisation avec le visuel des mains, campagne réalisée avec une grande partie de la profession agricole (distribution, syndicats agricoles, Adivalor, APCA, Farre). Avec ces mêmes partenaires, nous allons mettre en ligne, à l'occasion du Sima, un site Internet sur la prévention et la santé : « phytoprévention ». Nous venons par ailleurs d'éditer un dépliant collectif sur la protection des semences. Enfin, nous travaillons avec les distributeurs à un plan d'actions pour lutter contre la fraude des spécialités phytopharmaceutiques afin de sensibiliser les fournisseurs, distributeurs et utilisateurs aux risques encourus par l'utilisation de produits contrefaits ou frauduleux.
Vous venez de créer un poste « suivi des produits et agriculture durable », pourquoi ?
J.-C. B. : Ce poste, confiée à Eugénia Pommaret qui vient de rejoindre l'UIPP, a été créé pour renforcer notre réflexion transversale sur l'agriculture durable et notre suivi des produits. L'approbation des molécules et les autorisations de mise sur le marché imposent de plus en plus un suivi des spécialités, notamment vis-à-vis des résistances, des impacts sur l'eau, sur les oiseaux et les mammifères. Nous souhaitons aider nos adhérents en fédérant les différentes demandes de surveillance et en les rendant cohérentes. Nous entendons par ailleurs participer aux travaux réalisés dans le cadre de l'axe 5 du plan Ecophyto sur les effets non intentionnels des produits, en rassemblant déjà les différentes actions menées par nos adhérents.