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Rencontre avec les acteurs de la biosurveillance du territoire : les jeux se feront en région

Le | Agrofournisseurs


A l’initiative de la FNLON, Fédération nationale de lutte contre les organismes nuisibles, une réunion sur le thème de la « Surveillance du territoire », s’est déroulée le 16 décembre à Paris. Les principaux acteurs étaient au rendez-vous, à l’exclusion des organismes économiques.

Les représentants de la FNSEA, de l’ACTA, de la FNLON, des chambres et de la DGAL ont précisé les contours du dispositif qui est en train de se mettre en place dans les régions (voir l’enquête que nous menons dans notre lettre au fil des semaines). Mise en place qui se fait à des rythmes différents selon les régions et les cultures, alors que le cadre national est tout juste précisé officiellement.

Chacun des intervenants s’est accordé sur la nécessité de jouer collectif, assurant que ce qui était en train de se construire constituait une réponse moderne et à la hauteur des enjeux de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Mais le futur système de biovigilance du territoire pose encore de très nombreuses questions. La participation des organismes économiques en est une. C.D.

Photo : La plupart des acteurs du dossier biosurveillance se sont rencontrés à l’initiative de la FNLON.

« Certains veulent jouer seuls, et c’est dommage », a indiqué Didier Marteau, responsable environnement de l’APCA. « Sans les organismes économiques nous échouons collectivement, a renchéri Pascal Ferey, responsable environnement de la FNSEA. Ils seraient les vrais gagnants, car contrairement aux chambres ou aux Fredon, ils disposent d’une forte présence terrain. » La réflexion est cependant admise d’un retour en priorité aux émetteurs de l’information collectée. « Les données du réseau auront de la valeur, y compris pour les organismes stockeurs », a indiqué Fabrice Marty, responsable de la prévision des risques sanitaires pour les productions primaires à la DGAL (ministère de l’Agriculture).


Deuxième point de discussion : le degré de précision dans l’information. Faut-il aller jusqu’à une préconisation de traitement par molécule, comme le préconise Pascal Ferey, ou se limiter à une mission d’avertissement ? La réponse pourrait bien être fluctuante selon les régions. Avec toutefois la question de la responsabilité de l’applicateur du traitement ou du préconisateur en cas de litige. Pour Fabrice Marty, « il faut séparer clairement ce qui relève du bulletin de santé du végétal, de la préconisation. »


Le débat sur le contenu des bulletins de santé du végétal est loin d’être neutre. Comme celui de l’accès à l’information par tous les agriculteurs. Certains plaident, et ont déjà mis en place, des services certes accessibles à tous, mais payants. D’autres estiment que les agriculteurs ne doivent pas avoir à payer. Mais ce système engendrera des coûts importants, sans commune mesure semble-t-il avec l’ancien système des Avertissements agricoles. « Lorsque l’on parle budget, on entre dans le dur », s’est exclamé Pascal Ferey. « L’Etat doit amener son obole, les Fredon qui ont délégation de service public doivent s’y limiter. Pour le reste, il y a largement assez d’argent pour que cela marche, entre les fonds Casdar (Compte d’affectation spécial pour le développement agricol et rural) et nos impôts. »


Les Fredon seront, selon leur présence en région, impliquées plus ou moins dans la surveillance des parasites dits de qualité, en opposition aux organismes de quarantaine, pour lesquels ils conserveront un rôle particulier. « Dans certaines régions, les chambres se trouvent de nouvelles compétences et oublient les nôtres. Il serait plus intéressant de recenser les manques que de prendre la place des uns et des autres », a relevé la représentante d’une Fredon du sud de la France. Dans ce domaine de la surveillance biologique du territoire comme dans beaucoup d’autres, les agriculteurs et leur environnement sont en pleine phase de transition. « 2009 sera l’année de consolidation, où chacun devra trouver sa place », espère Fabrice Marty.