Rencontre avec Nicolas Kerfant, nouveau président de l’UIPP - « Je veux me battre contre la sur-réglementation française »
Le | Agrofournisseurs
Nicolas Kerfant a succédé à Frank Garnier à la présidence de l'UIPP le 18 juin. Il répond aux questions de notre rédaction. S'il compte prendre le temps d'appréhender dans le détail l'ensemble des dossiers, il a un point de vue très arrêté sur la façon de répondre au défi de la communication.
R.A. : Face aux attaques, virulentes jusqu'à la caricature ces derniers jours, contre les phytosanitaires en général et l'industrie agrochimique en particulier, quelle posture comptez-vous adopter ?
Nicolas Kerfant : Je vais m'appuyer sur nos valeurs, qui restent le respect, l'ouverture, le dialogue et la responsabilité. La protection des plantes apporte un ensemble de solutions, qu'il s'agisse de produits conventionnels et de biocontrôle, d'outils d'aide à la décision et de services. L'équipe de l'UIPP, une dizaine de personnes expérimentées et les experts et scientifiques au sein de nos entreprises, répondent à nos détracteurs sur des bases scientifiques, sans tomber dans la provocation. Notre dialogue se fonde sur l'explication et non la justification. Les accusations à l'emporte-pièce génèrent au mieux la confusion, au pire la peur. Certains politiques devraient s'appuyer davantage sur leurs instances pour dépassionner les échanges.
Remettre la science au centre du débat
La réponse réside également dans un travail cohérent avec l'ensemble des partenaires des filières. Un nombre croissant d'initiatives sont communes. Elles constituent autant d'avancées significatives. Nous entendons contribuer à ce mouvement. Il vise à développer une confiance sociétale, à partir d'une mise en lumière du professionnalisme de la filière.
R.A. : Quelle est votre priorité ?
N. K. : Je veux absolument me battre contre la sur-réglementation française. Nous défendons nos points de vue dans les instances européennes. Dès lors que les décisions sont prises à ce niveau, elles ne doivent pas redonner lieu à des choix politiques en France. Je prendrais pour exemple le ré-étiquetage, l'homologation ou la ré-homologation de certains produits. La mise en place de moratoires conduit à de nouvelles pressions politiques à partir de sources qui restent vagues.
R.A. : Votre principal défi ?
N. K. : Il est plus personnel : dissocier les intérêts de mon entreprise et ceux de la profession. Frank Garnier, auquel je succède, l'a très bien réalisé.