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Rencontre avec Philippe Saux, DG d’Euralis Semences - « Objectif 2020 : doubler notre chiffre d’affaires »

Le | Agrofournisseurs

Philippe Saux est le nouveau directeur général de la filiale semences du groupe Euralis, nommé le 1er septembre en remplacement de Roger Catala qui fait valoir ses droits à la retraite. Il connait bien le groupe et le monde des semences et nous explique comment son entreprise compte doubler ses ventes et son effort de recherche d'ici 2020, en misant notamment sur de nouveaux partenariats.


Entre 2008 et 2014, le CA du groupe a doublé. Vous annoncez un nouveau doublement d'ici à 2020, comment comptez-vous y parvenir ?

Philippe Saux : Nous comptons affirmer notre présence parmi les semenciers leaders en Europe en augmentant notre effort de recherche. Le budget dédié à la recherche devrait, lui aussi, être multiplié par deux d'ici à 2020. Pour les semis 2015, notre société propose 34 nouveautés en France sur nos cinq espèces cibles : maïs, tournesol, colza, soja et sorgho (NDLR : voir autre actu dans cette lettre). Pour accélérer cette dynamique de croissance, en France et à l'international, nous continuerons à nous appuyer sur de solides partenaires comme c'est déjà le cas avec Arterris pour le sorgho au sein d'Eurosorgho, avec Limagrain pour le tournesol au sein de Soltis ou avec Bayer pour le colza.


Où reste-t-il encore des parts de marché à conquérir ?

P.S. : Un peu partout, à commencer par la France. En maïs par exemple, alors que nous sommes bien représentés sur le marché fourrage et grains tardifs, nous ne le sommes pas du tout en grains précoces. Nos efforts de sélection doivent porter sur ce créneau. En Europe de l'Ouest, nous allons diffuser notre nouveau flux variétal ; en Europe de l'Est (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Ukraine) et en Russie, le potentiel de marché est énorme. Nous devons faire connaître notre génétique. Et puis n'oublions pas l'Amérique du Nord et la Chine où nos variétés, en maïs notamment, sont tout à fait adaptées.


Souhaitez-vous prospecter seul ces nouveaux territoires ?

P.S. : Non, l'idée est de développer des synergies techniques et commerciales. Les stratégies d'alliance restent primordiales pour démultiplier les investissements de recherche. Ces partenariats sont gérés de façon très pragmatique en fonction des pays et des marchés. En Russie par exemple, nous allons mettre en place un système de distribution avec Bayer pour proposer les produits phytos de la firme et nos semences au sein d'une offre couplée. Euralis Semences conservera sa propre marque mais bénéficiera du réseau commercial de Bayer.


L'une de vos trois usines de production de semences est située à Cherkassy au cœur de l'Ukraine. Le conflit de ces derniers mois a-t-il eu un impact sur votre activité ?

P.S. : Non, pas le moindre. Notre usine est implantée au centre du pays, bien à l'Ouest de la zone de conflit. Notre usine, qui produit 12 000 tonnes de semences par an, a pu fonctionner normalement : les exports vers la Russie se sont également bien passés.


Vos capacités de production de semences vont-elles augmenter ?

P.S. : Oui. Nous produisons aujourd'hui 21 000 ha de semences, contre 11 500 ha en 2008. Nous espérons frôler les 30 000 ha d'ici à 2020, en augmentant notamment la capacité de production de notre usine d'Ukraine : celle des usines française et espagnole devrait rester stable. Une augmentation des surfaces qui devrait avant tout profiter au maïs et au tournesol.


Euralis Semences en chiffres

-    CA de 170 M€ dont 70 % à l'international.

-    13 % du CA est consacré à la recherche

-    1 200 salariés dont 2/3 à l'international

-    5 espèces majeures : maïs (50 % du CA), tournesol (30 % du CA), sorgho, colza et soja

-    En maïs, Euralis Semences s'attribue 7 % de PDM. 18 % en tournesol (n° 2), 23 % en sorgho (n° 2), 50 % en soja (n° 1)

-    En 2014, la génétique d'Euralis Semences était présente sur 3,5 Mha en Europe (1,5 Mha de maïs, 1,5 Mha de tournesol, 0,5 Mha de colza, sorgho et soja).

-    21 000 ha de semences produits

-    3 sites de production : Lescar (64), Séville (Espagne) et Cherkassy (Ukraine)