Rencontre avec Vincent Moulin Wright, directeur général de l’UFS
Le | Agrofournisseurs
Vincent Moulin Wright assure la direction générale de la toute nouvelle Union française des semenciers. Il répond aux questions de reference-appro.com.
La plupart de nos voisins européens possèdent depuis plusieurs années déjà une entité nationale pour représenter le monde des semenciers. En France, la naissance de l’UFS date du 25 mars dernier. Pourquoi avoir tant attendu ?
Vincent Moulin Wright : Les semenciers français y pensent depuis longtemps. Souvenez-vous, il y a 6 ans, avait été créée la CFS, la confédération des semenciers français : une entité qui a très vite avorté car à mon sens, le projet n’était pas, politiquement, mûr. Mais depuis, la volonté de s’unir est restée : il devenait capital pour un pays comme le nôtre de fédérer nos forces pour promouvoir nos activités de façon efficace et cohérente. Cela permettra ainsi d’assurer une prise de parole coordonnée et d’apporter une expertise collégiale sur différents sujets auprès des pouvoirs publics, des organisations internationales et des clients.
Quels seront précisément les sujets abordés dans les mois à venir ?
L’idée est de reprendre les sujets traités auparavant par les six fédérations composant l’UFS (1) : de faire plus et mieux. Parmi les grands thèmes, citons la propriété intellectuelle et la question des brevets, la recherche et l’innovation technique (traitement de semences…) et tous les sujets liés à la réglementation : OGM, qualité sanitaire, environnement, développement durable, biodiversité… Conçue comme une société de services, l’UFS souhaite apporter non seulement de l’expertise aux adhérents mais également des conseils techniques sur les enjeux économiques de la filière, sur des sujets transversaux ou des débats de société.
Propos recueillis par Anne Gilet
Photo : Vincent Moulin Wright : « fédérer nos forces pour promouvoir nos activités.
Revenons aux OGM : font-ils partie de vos dossiers prioritaires ?
Oui bien sûr. Il est clair que l’UFS va devoir s’exprimer sur ce sujet. Mais l’idée n’est pas de formuler une « moyenne » des intérêts des semenciers : les avis pouvant, en fonction des filières, être partagés. Nous souhaitons conserver une flexibilité de communication par activité, par filière. Même si, en parallèle, l’objectif est aussi de développer de nouvelles synergies en mutualisant les ressources des adhérents pour créer une nouvelle force de proposition à l’échelle française, européenne et mondiale.
Quelles sont les réactions depuis l’annonce de la création de l’UFS ?
Elles sont toutes très positives. La plupart des messages reçus évoque la satisfaction de voir, enfin, une telle structure mise en place. Pour nos interlocuteurs, cela devrait simplifier les échanges. Désormais, ils savent à qui s’adresser en priorité. Ne l’oublions pas, l’UFS est également un outil pour rappeler l’importance économique du marché français des semences : 2è producteur mondial, 1er producteur européen, 2è exportateur mondial.
D’autres filières pourraient vous rejoindre dans les mois à venir ?
La fusion à six est déjà un gros travail. L’heure est à la dissolution des six anciennes entités. Pour la FFSFG, c’est chose faite. Pour les autres, cela devrait se faire d’ici la fin de l’année. Nous espérons toutefois que nos actions donneront envie à de nouveaux partenaires de nous rejoindre.
(1) L’Afsa (Association Française des semences de céréales à paille et protéagineux), Seproma
(Chambre Syndicale des Entreprises Françaises de Semences de Maïs), Oleosem (Association des industries des semences de plantes oléagineuses), SPFGB (Syndicat des Producteurs Français de Graines de Betteraves industrielles et fourragères et de chicorées industrielles), FFSFG (Fédération Francaise des Semences Fourragères et à Gazon) et FNPSP (Fédération Nationale des Professionnels des Semences Potageres et Florales).
L’UFS en chiffres
L’Union est organisée en six sections : céréales à paille, maïs, oléagineux, fourragères et gazon, betteraves, potagères et florales) et trois commissions : propriété intellectuelle, production de semences et réglementation.
L’UFS, c’est 120 structures : des grands groupes semenciers internationaux (Monsanto…), des coopératives (Euralis, Limagrain…), des PME françaises (Florimond Desprez…) soit près de 15000 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros dont un tiers à l’export.
Vincent Moulin Wrigth, 46ans, est ingénieur agronome, ingénieur en chef du Corps des Ponts, des Eaux et des Forêts (ENGREF), et diplômé d’un Master Essec.