Rendement maïs : meilleur que prévu
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Les ravageurs ont été l’une des vedettes de la dernière campagne maïs. Et la récolte, qu’elle soit en maïs grain ou maïs fourrage, reste très honorable. Selon Arvalis, qui présentait à Paris le 23 novembre le bilan de récolte 2010, ces bons résultats s’expliquent notamment par la stratégie des semis précoces, « un des facteurs d’adaptation crucial » associé à un potentiel génétique en progression constante. A l’arrivée, le rendement moyen annuel avoisinerait 91,5 q/ha pour le maïs grain (cf. notre lettre du 15 novembre). De son côté, le maïs fourrage présente globalement une bonne qualité, qui permet d’envisager une bonne conservation de l’ensilage, avec cependant des variations selon les régions. G.P.
Photo : Jean-Paul Renoux alerte sur une nuisibilité croissante des ravageurs du maïs.
En maïs grain, « les rendements ont été finalement meilleurs qu’attendus, avec un effet très fort en début de cycle de la combinaison : date de semis + préparation de sol + esquive climatique + progrès génétique sur la façade atlantique et un profil climatique inversé en zone continentale, avec des pluies abondantes, un rayonnement insuffisant et du froid », indique Jean-Paul Renoux, responsable national maïs chez Arvalis. A l’arrivée, le bilan d’Arvalis au 18 novembre fait état d’un rendement moyen de 91,5 q/ha, chiffre quasi identique à celui de 2009, malgré une nuisibilité croissante des ravageurs (taupin, oiseaux foreurs). Jean-Paul Renoux souligne le défaut de protection contre les ravageurs qui est en progression, accentué par l’accès insuffisant à l’innovation et qui coûterait cette année 10 quintaux de rendement, tout en dénonçant cette distorsion de concurrence notamment avec les Américains qui ont accès à davantage de produits de protection.
En maïs fourrage, « si les rendements sont en baisse, ils restent très honorables au vu des conditions climatiques », précise Bertrand Carpentier, ingénieur maïs fourrage chez Arvalis. Et de souligner la qualité, au rendez-vous : « teneur en matière sèche proche des recommandations, rapport épi sur plante entière qui permet d’avoir une bonne teneur en amidon et de bonnes valeurs UF ». Bertrand Carpentier ajoute que cette bonne qualité du maïs fourrage permet cette année de compenser les déficits des autres productions fourragères.
S’il est encore trop tôt pour établir des prévisions précises pour la prochaine campagne, il semble que le niveau des surfaces soit maintenu compte tenu des bons résultats de cette année, tant en maïs grain que fourrage. Selon Arvalis, l’agriculteur est très attentif au flux variétal. Il est peu attiré par les variétés « law cost ». Reste à bien l’informer sur les nouveautés génétiques et à l’accompagner au niveau technique. Autant pour les distributeurs dont un défaut d’information semble être perçu.