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Salon de l’herbe : climat pesant et choix économiques

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Si le soleil a satisfait les exposants et 30 000 visiteurs du salon de l'herbe qui s'est tenu à Poussay (88) du 31 mai au 1er juin, il n'a pas pour autant occulté les préoccupations des agriculteurs présents. Comme d'autres régions françaises, le Grand-Est cumule depuis plusieurs campagnes l'effondrement des cours du lait, la faiblesse des cours des céréales et la récolte catastrophique de 2016. 2017 n'épargne pas les agriculteurs entre un gel tardif et une sécheresse qui sévit toujours. « Certaines parcelles des fonds de vallée ont été durement touchées par le gel, jusqu'à 90 % pour quelques unes, sur les orges principalement, et les dégâts seront difficilement rattrapables », constate Pierre Sylvestre, responsable de secteur à la Cal (54). Les agriculteurs raisonnent leurs investissements.


Des choix de gammes plus économiques

« Depuis un an, le marché des fourragères a connu un coup d'arrêt. Si les ventes ne s'érodent que légèrement sur la partie la plus au sud de la région Grand-Est et sur la Franche-Comté, les distributeurs témoignent d'un recul de 30 % sur la Lorraine ou les Ardennes », remarque  Philippe Arnold, responsable de la région Grand-Est chez Semences de France (ci-contre). En quête d'économie, les agriculteurs se tournent vers des solutions plus bas de gamme. Les ray-grass banalisés, qui ne sont pas spécifiquement inscrits au catalogue français, gagnent du terrain. « Une de nos centrales d'achat a doublé ses ventes sur ce marché depuis un an », commente Olivier Estrade, directeur commercial de BARENBRUG. « Les ventes internet ont explosé pour ces produits d'entrée de gamme. Les agriculteurs économisent 20 ou 30 euros à l'investissement mais il faut voir plus loin et considérer les moindres rendements et la qualité de la ration », regrette Jean-Michel Belard, responsable des ventes fourragères chez RAGT Semences. Pour aiguiller les agriculteurs dans leurs choix, plusieurs semenciers viennent de lancer des applications et OAD qui fournissent entre autres des comparaisons technico-économiques en fonction des choix de semences et des systèmes de production « Les distributeurs deviennent aussi de plus en plus techniques sur le conseil en fourrages et prairies, car c'est lors d'années climatiques compliquées que les erreurs techniques coûtent le plus cher », souligne David Gérardin, technico-commercial sur la Champagne-Ardennes pour Semences de France.


Tour des stands : des outils pour orienter les choix de fourrages

Barenburg présentait son nouvel OAD « Promo Herb » à destination de ses équipes commerciales. L'outil fournit une comparaison technico-économique, en fonction du système de l'éleveur, de différents choix de semences fourragères, entre différentes espèces ou différentes variétés. « Celà fournit des arguments économiques pour justifier  l'achat de semences de qualité », insiste, Olivier Estrade (ci-contre).


L'entreprise MEAC mettait en avant ses mélanges suisses. La marque OH commercialisée en France change de nom pour cette campagne pour devenir MH.  


Le Gnis a réédité pour le salon une réglette afin d'aiguiller les agriculteurs à choisir leurs espèces de fourragères en fonction de leur sol et de leur utilisation. Cette nouvelle version signale les mélanges labellisés « France Prairies ». Ces mélanges représentent 5 % des ventes de mélanges longue durée pour prairie sur cette campagne.


Caussade Semences mettait en avant sa gamme bio comprenant 23 variétés pures et cinq mélanges. « La production de semences de certaines espèces comme la fétuque et le dactyle sont très difficiles techniquement et très variables en rendement, mais nous avons désormais sécurisé l'approvisionnement en volume pour l'agriculture biologique », explique Antoine Bedel, responsable de marché fourragères chez Caussade.