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Salon de l’herbe : les mélanges ont le vent en poupe

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Manifestation aux champs des éleveurs, le Salon de l'herbe et des fourrages s'est tenu les 3 et 4 juin à Nouvoitou près de Rennes.  Sur plus de 40 hectares, les agriculteurs ont découvert les matériels d'outils de travail du sol, semoirs ou pulvérisateurs avec des démonstrations. Ils ont aussi pu repérer les nouveautés semences implantées sur deux hectares, soit la plus grande vitrine fourragère de France.

Cette année, les semenciers mettaient en avant les mélanges, plébiscités par les agriculteurs. « Ils pèsent entre 20 à 25 % du marché des semences de fourrage, précise Michel Straebler, secrétaire général de la section fourragère au Gnis. Mais en pratique, il y en a beaucoup plus si l'on compte ceux réalisés par les agriculteurs. » Les semenciers ont fait un travail important de structuration de gamme et de mise au point de conseils agronomiques pour aider les distributeurs à préconiser les bons produits. Par ailleurs, les sociétés mettaient l'accent sur les mélanges riches en protéines. En effet, les couverts disposant de plus de 50 % de légumineuses bénéficient désormais d'aides dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune. Le salon fut aussi l'occasion d'annoncer la création du label « prairies de France » qui concernera 22 mélanges dès cet été. Reportage au fil des stands.


Photo : Les éleveurs ont pu découvrir au salon de l'herbe les nouveautés semences présentées sous forme de vitrines végétales, sur deux hectares.


Parce que les mélanges intéressent de plus en plus les éleveurs, le Gnis a choisi de communiquer sur les bonnes pratiques en la matière en s'appuyant sur le travail de l'AFPF, l'association française pour la production fourragère, qui a édité un guide en 2014 de préconisations agronomiques pour les mélanges de semences pour prairies. Parmi les messages : « Cela ne sert à rien d'aller au-delà de la dose de 30 kg /ha », précise Gwenola Le Visage, chargée de mission pédagogie au Gnis. Les éleveurs peuvent s'aider avec sur un convertisseur disponible sur Internet qui transforme le poids des semences en nombre de graines et donc en peuplement.  

Photo (à gauche) : Gwenola Le Visage, chargée de mission pédagogie au Gnis.


La société Semental introduit sur le marché des espèces rares : sorgho ensilage, trèfle squarrosum, millet perlé, etc. Dans le but de satisfaire les besoins des éleveurs. « Nous progressons et nous atteignons désormais 10 % du marché, explique Philippe Lapierre, délégué régional. Certains mélanges peuvent répondre à la  réglementation actuelle : surfaces d'intérêt écologique, zones vulnérables, ou encore plan protéines ».

Photo (à gauche) : Philippe Lapierre, délégué régional de Semental


Timac Agro présentait des essais de fertilisation de l'herbe, avec des protocoles précis, dans le but d'augmenter les taux de protéines. « Nous continuons notre démarche Procycl N - dont l'objectif est d'accompagner les agriculteurs dans la valorisation de l'azote - que nous avons lancée au Space en 2013, explique Philippe Favers (photo), directeur régional Bretagne pour les productions animales. L'autonomie en protéines est un discours à faire passer auprès des éleveurs, et un véritable axe de travail pour Timac Agro. ».


Limagrain mettait en avant sa gamme maïs Rapid'Start, lancée en 2015, qui identifie des variétés de maïs vigoureuses au départ, pour les situations difficiles. La structure faisait la démonstration d'un nouvel infra-analyseur, LG Lab, pour une lecture rapide des valeurs alimentaires des graminées et des légumineuses. L'outil est en cours de calibrage et en test chez quelques distributeurs du grand ouest.

Photo : François Bizeul, chef produit nutrition animale chez Limagrain, présente le LG Lab.


Jouffray-Drillaud axait sa communication sur sa gamme « M les mélanges », lancée en 2014. « Les mélanges prêts à l'emploi se développe, explique Cédric Pasquier, chef marché fourrage. Nous avons beaucoup de questions de la part des exploitants au salon. Nous devons les aider à choisir les bons mélanges pour s'adapter à leurs conditions pédoclimatiques. Nous avons donc segmenté la gamme pour que le choix soit plus aisé, grâce au travail des instituts techniques depuis plusieurs années. »

Photo : Cédric Pasquier, chef marché fourrage chez Jouffray-Drillaud.


La structuration de la gamme était également d'actualité chez RAGT, se fondant sur le travail réalisé par l'AFPF. « Nous avons lancé plusieurs gammes, avec un nombre réduit de mélanges à l'intérieur de chacune, explique Carmen Vela, responsable communication (photo) ». Une segmentation qui se fait selon la destination : pâture, fauche, ou pâture et fauche. Pour les mélange destinés à l'interculture, une segmentation a aussi été mise en place : amélioration du sol, production de biomasse, et fertilisation azotée.


Chez Caussade, les mélanges riches en protéines étaient en vedette. « Nous mettons  également en avant la variété Excelle, une luzerne inscrite en 2013 et qui présente un des meilleurs rendements en protéines par hectare », explique Antoine Bedel, chef produit fourrage et interculture (photo).


BARENBRUG misait sur le trèfle incarnat. « Nous montrons au distributeur, dans cette vitrine différents trèfles incarnats, aux valeurs alimentaires et à la précocité différentes », explique Olivier estrade, directeur commercial de Barenbrug (photo).



ELIARD SPCP mettait en avant ses mélanges à base de trèfle qui peuvent permettre une hausse de rendement de 20 %, par l'effet synergique entre les espèces. A l'instar de ses concurrents, la société présentait également des mélanges avec plus de 50 % de légumineuses, ainsi qu'un guide, lancé en 2014, nommé « boîte à outils », pour les couverts végétaux et les fourrages afin d'aider les distributeurs à conseiller le bon couvert.  

Photo : Dominique Drilhon, chef marché fourrage chez Eliard SPCP.