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Semences certifiées autogames : le Gnis en appelle à la responsabilité

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Le chiffre d’affaires des semences certifiées autogames risque d’accuser un nouveau recul, estimé au moins à 10 % par le Gnis. A rapprocher des 350 millions d’euros réalisés la campagne dernière. En cause, la crise agricole qui impacte directement sur l’achat des semences certifiées, et ce dans des proportions de plus en plus alarmantes. En réaction, la section céréales à paille du Gnis a créé un comité de crise. Parmi ses toutes premières actions, une conférence de presse le 18 mai pour analyser les résultats d’une étude sur le comportement des agriculteurs et avancer les grandes lignes de sa communication. Le détail en sera toutefois réservé à la distribution, lors de la journée nationale « Semences et distribution agricole : une stratégie d’avenir », qui aura lieu le 27 mai, à Paris. Car c’est bien par la volonté des distributeurs, et la mobilisation de leurs équipes terrain que passe la dynamique de ce marché. « Nous allons nous efforcer, par notre communication, de montrer que la semence certifiée est un investissement stratégique, un geste responsable et qu’en plus il ne coûte pas », a développé Robert Pellerin, président de la section céréales à paille du Gnis. Catherine Deger

Photo : Robert Pellerin et Eric Devron, respectivement président et vice-président de la section céréales à paille du Gnis.

Un investissement stratégique dans la mesure où la sélection aujourd’hui produit les semences que souhaitent, demain, le marché, la société et les agriculteurs. Ces derniers font d’ailleurs passer la rusticité devant le rendement dans leurs attentes. L’une des surprises de l’étude réalisée sur leurs comportements d’achat (voir ci-après).

Acheter certifié, un acte responsable

Un geste responsable, donc, car il permet de financer la recherche. Celle-ci est alimentée à 85 % par les achats de semences certifiées et à 15 % par la CVO. Le montant de cette Contribution volontaire obligatoire a été renégocié début avril à l’identique pour trois ans, mais avec une ouverture pour en indexer ensuite le montant. La baisse du chiffre d’affaires explique les rapprochements dans la filière semences. Ces derniers risquent de s’accélérer si le taux d’utilisation ne remonte pas, prévient Eric Devron, vice-président de la section céréales à paille, directeur recherche de Syngenta Seeds : « on assiste à un double mouvement : la concentration des programmes en blé et le désengagement dans les espèces secondaires comme l’avoine et le triticale ».

Le coût, un faux problème ?

Le coût demeure le principal facteur d’utilisation des semences fermières (64 % des agriculteurs qui ont délaissé les semences certifiées cette année l’ont fait pour cette raison, 15 % en raison de la chute du cours des céréales et 7 % pour des raisons économiques). Or, argumente le Gnis, l’intérêt n’est que marginal. Au demeurant les agriculteurs ne connaissent jamais vraiment le coût des semences.