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Semences certifiées de céréales : l’innovation doit répondre aux attentes technologiques et environnementales

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Les critères d’inscription des variétés au catalogue officiel prend désormais en compte l’aspect environnemental : l’épreuve dite VAT (Valeur agronomique et technologique) est en effet devenue VATE, avec un E, pour environnement. « Mais il faut avant tout viser les attentes des clients meuniers. Pour le moment, les variétés rustiques ne sont pas appréciées par l’aval », a insisté Rémi Haquin, président du conseil de FranceAgriMer, lors de la journée « Semences et distribution agricole : une stratégie d’avenir » organisée à Paris le 27 mai par la section céréales à paille et protéagineux du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants). Pour Didier Nédélec, directeur d’InVivo marchés des grains, l’enjeu porte également sur le rendement, qu’il faut continuer à travailler : « En rendant les rendements moins volatils, on régule les marchés. » G.G.

Photo : De g. à d. : Stéphane Le Foll, député européen ; Rémi Haquin, président du conseil de FranceAgriMer ; Bernard Valluis, président délégué de l’Association nationale de la meunerie française ; Didier Nédélec, directeur d’InVivo marchés des grains.

L’enjeu est donc de taille pour la recherche : les semences de céréales à venir devront répondre aux attentes sociétales en matière de réduction d’intrants (eau, azote, produits phytopharmaceutiques), aux besoins des industriels, et présenter un fort potentiel de production. Un challenge réalisable, selon Joël Abecassis, chercheur à l’Inra et président du Comité scientifique d’Arvalis : « Si l’on regarde les vingt dernières années, on s’aperçoit que la recherche a réussi à concilier la productivité, travaillée en premier lieu, et la qualité, étudiée depuis les années 80. »

L’outil de sélection que représentent les biotechnologies serait donc utile. « Pour que cet outil puisse se développer en étant accepté par le citoyen, il faut que les variétés travaillées répondent aux enjeux environnementaux et aux besoins de nutrition », a souligné Bernard Valluis, président délégué de l’Association nationale de la meunerie française, qui propose un arbitrage politique pour cet enjeu sociétal majeur.

Autre sujet traité lors de cette journée : la rémunération de l’innovation et l’importance de la CVO (Contribution volontaire obligatoire), considérée comme un juste retour à l’investissement de la recherche.

Enfin pour augmenter l’utilisation des semences certifiées, Paul Morano, directeur marketing céréales de Syngenta aux Etats-Unis, a insisté sur la nécessité de la prime donnée aux producteurs. « Cette prime est chez nous d'1/5 à 1/4 du prix total ». Autre moyen visé par Syngenta, le passage au blé hybride, que la firme compte mettre sur le marché aux Etats-Unis en 2017.

Les professionnels de la semence certifiée de céréales en chiffres :

- 20 entreprises de sélection (PME de type familial ou coopératif).

- 60 nouvelles variétés inscrites chaque année.

- 800 variétés produites.

- 150 variétés de blé tendre vendues à plus de 100 t.

- 7 500 agriculteurs-multiplicateurs pour 150 000 ha de multiplication.

- 600 000 à 700 000 t de semences certifiées de céréales travaillées par 92 entreprises de production dans 103 usines.

- Un chiffre d’affaires de 350 millions d'€.