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Semences fourragères : la pénurie guette

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La sécheresse n’aura épargné aucune production. « Pour les semences fourragères, la baisse avoisinerait 20 à 50 %, confie Xavier Lacan, chef produit chez RAGT. Pour les ray-grass, nous pouvons d’ores et déjà parler de pénurie. Tous nos stocks sont vendus. En luzerne, la situation est très tendue ». Même constat aux Pays-Bas et en Allemagne, deux gros producteurs de semences. Pour Philippe Gratadou, de Jouffray-Drillaud, « même si le dactyle et la fétuque élevée semblent un peu moins touchés, les distributeurs doivent dès à présent s’occuper de leurs approvisionnements. Certaines espèces risquent de manquer rapidement ». Et ce, d’autant plus que la production européenne était annoncée, en mars dernier - et donc bien avant l’arrivée de la sécheresse - par l’Esa (1) à 145000 tonnes (en recul de 20000 t par rapport à l’an passé), pour une consommation de 210000 t ! Les stocks sont au plus bas et la demande, elle, risque de grimper : les éleveurs voudront à n’en pas douter reconstituer leurs réserves de fourrage. Forte demande, faible offre… les prix devraient continuer de s’envoler. A.G.

Photo : Xavier Lacan, RAGT.

(1) L’Esa est l’association européenne des semenciers.

Bien sûr, il reste les semences d’importation. Un tiers des semences de légumineuses sont importées. La moitié des graminées fourragères. Mais dans un contexte où la marchandise risque d’être très recherchée, la plus grande prudence devra être prise quant à la qualité des lots.