Semences : mieux cerner l’usage des mélanges variétaux grâce une application
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Le Syndicat des trieurs à façon (Staff) a dévoilé le 20 septembre son application melange.trieur-semences.fr. Cette plateforme a pour vocation de faire remonter des données sur la pratique du mélange variétal en France et améliorer les connaissances sur le sujet. Actuellement ouvert seulement aux trieurs à façon, le site devrait l’être l’an prochain aux agriculteurs recourant aux mélanges.
L’utilisateur renseigne pour chacun de ses chantiers de triage l’espèce traitée, le nombre et les noms des variétés mélangées, le tonnage trié et la destination de la récolte : vente ou auto-consommation. Il précise aussi le rendement de la récolte visé par l’agriculteur avec ce mélange, ainsi que les motivations : diminution des doses de pesticides, sécurisation du rendement, hausse du rendement, etc.
Davantage de résilience
Gilles Van Kempen, agriculteur près de Montargis, recourt aux mélanges variétaux de blés. Chaque année, il sème sur, deux hectares, huit variétés de semences certifiées de blé tendre, qui, une fois récoltées, constituent son stock de semences de ferme pour ses 100 ha de blé. « En recourant aux mélanges de variétés de blé tendre, mon objectif n’est pas d’augmenter mon rendement, mais de lisser le risque. Si une variété décroche, ce n’est qu’un huitième de la parcelle. Depuis que j’utilise un mélange en blé tendre, je n’ai plus du tout de problème de rouille jaune », explique l’agriculteur, lors d’une visite de sa ferme pendant un chantier de triage de semences de ferme, le 20 septembre.
Un mélange équilibré
Le céréalier demande conseil à sa coopérative pour trouver les variétés qui répondront aux attentes en matière de commercialisation. La performance réside dans l’équilibre entre les variétés : un tiers de blé barbus pour lutter contre les insectes, un tiers résistant aux maladies, et un tiers avec du potentiel pour la productivité. Cette résilience se retrouve particulièrement en cas d’aléas climatiques marqués. « Le mélange réagit mieux dans les années atypiques, très sèches ou très arrosées. Pour les années classiques, le mélange fournit le même niveau de performance que les variétés pures », confirme Arnaud Gauffreteau, chercheur à l’Inra.
Une pratique avec le vent en poupe
Les atouts agronomiques des mélanges séduisent de plus en plus d’agriculteurs. La dernière étude de France Agrimer sur les variétés montre qu’en 2018, les mélanges variétaux ont progressé et représentent 8,6 % de la sole blé tendre. Ils dépassent ainsi les surfaces de la première variété pure Fructidor. Ce chiffre corrobore les données recueillies par le Staff cette année : deux tiers des trieurs à façon déclarent noter une augmentation des mélanges dans leurs chantiers de tri de semences de ferme.