Semences : record battu à l’exportation

Premier producteur européen de semences et premier exportateur mondial, la France conforte sa place de leader, s'est félicité Catherine Dagorn, directrice générale du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), lors du bilan annuel de l'organisme le mardi 1^er décembre à Paris. La campagne 2014/2015 marque un nouveau record pour la balance commerciale de la France : 841 M€ contre 685 M€ l'année précédente.

74 % des exportations françaises se font en Europe : un débouché qui progresse contrairement au débouché vers les pays tiers qui tend à reculer. Ces chiffres encourageants sont portés par un contexte pédoclimatique favorable, mais aussi par « un investissement important dans la recherche et le développement de nouvelles variétés », a souligné Catherine Dagorn.

Comment protéger sans confisquer

La montée en puissance de nouveaux outils de sélection pose la question d'une « cohabitation intelligente des titres de propriété intellectuelle qui encouragent l'investissement », a précisé Pierre Pagesse (photo), président du Gnis. « Quel titre de propriété donne-t-on aux sélectionneurs ? », interroge-t-il. La France a toujours défendu le système de Certificat d'obtention du végétal (COV) pour les variétés, car il contribue à la diversité génétique en laissant un accès libre aux ressources tout en assurant la rémunération des obtenteurs. Pour intégrer les inventions liées aux biotechnologies, le président du Gnis reconnait de manière de plus en plus nette l'intérêt complémentaire du brevet.

Biotechnologies : communiquer pour rassurer

« Les techniques de sélection ont évolué très rapidement. Complexes, elles peuvent susciter des craintes et des interrogations », constate Catherine Dagorn. Aujourd'hui, le Gnis adopte une démarche pédagogique en communiquant le plus simplement possible sur ces méthodes. En résulte l'actualisation du site www.horizonbiotechs.com prévue pour janvier 2016, qui dresse un aperçu de chaque outil de sélection variétale.

En matière d'accord interprofessionnel, les discussions autour de la contribution volontaire obligatoire (CVO) pour les filières pois et fourragères n'ont toujours pas abouti depuis 2014.  Si accord il y a, il n'est attendu que courant 2016.

Les chiffres clés 2014-2015 de la filière semences et plants

• Chiffre d'affaires en M€ ( % à l'exportation entre parenthèses) : 3280 (44,4 % à l'export), dont maïs et sorgho, 1073 (57 %) ; potagères et florales, 678 (56 %) ; céréales à paille et protéagineux, 473 (6 %) ; oléagineux et fibres, 426 (53 %) ; fourragères, 224 (12 %) ; betteraves, 195 (51 %) ; pommes de terre, 195 (33 %)

• Solde de la balance commerciale : 841 M€, soit 28 % de la balance commerciale française des produits agricoles, sylvicoles et piscicoles.

• 73 entreprises de sélection

• 244 entreprises de production  

• 19 000 agriculteurs multiplicateurs

• 8 200 distributeurs pour 490 000 agriculteurs utilisateurs

• 361 850 ha cultivés pour les semences en France, hors potagères = premier producteur européen