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Semenciers et Covid : une perte de 9 M€ de chiffre d’affaires

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Le 8 juillet, Claude Tabel et Rachel Blumel, respectivement président et directrice générale de l’UFS, l’Union française des semenciers, ont fait le point sur l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises semencières.

Semenciers et Covid : une perte de 9 M€ de chiffre d’affaires
Semenciers et Covid : une perte de 9 M€ de chiffre d’affaires

« Une enquête, menée entre le 5 et le 20 mai, auprès de nos adhérents (1), révèle que les entreprises les plus touchées par la crise du Covid sont celles qui travaillent les espèces florales, potagères et gazon, confiait Rachel Blumel, directrice générale de l’UFS lors d’une conférence de presse en visio, le 8 juillet. La perte de chiffre d’affaires pour la filière dépasserait les 9 M€, soit un recul de 8 % par rapport aux objectifs de début de campagne. Selon les entreprises, cette baisse oscillerait entre 3 et 20 %. Si la réouverture des jardineries, trois semaines après le début du confinement, ainsi que la vente en ligne ont permis de rattraper une partie de retard des ventes de semences, l’impact financier sera quand même là ». Autre marché concerné : celui de l’export, notamment pour les semences de colza et de tournesol à destination de la Russie. Les difficultés administratives pour envoyer les marchandises vers ce pays restent d’actualité.

EPI : des surcoûts jusqu’à 200 000 €

« Notre enquête révèle également que, pour 93 % des entreprises interrogées, cette crise sanitaire a généré des surcoûts, notamment dans la protection complémentaire des salariés : jusqu’à 200 000 € pour certaines structures, note Rachel Blumel. Avec en plus, une difficulté pour s’approvisionner en masques, gel ou EPI. Le remplacement de personnel et le recours à de la main d’œuvre exceptionnelle ont généré des surcoûts en ressource humaine pour 43 % des entreprises. Enfin, une structure sur trois a dû faire face à des surcoûts logistiques, notamment pour assurer la livraison, en express, des semences. »

Évaluer les impacts à plus long terme

Pour Claude Tabel, « la crise n’est pas passée et il faut désormais se projeter dans les mois à venir. Certains essais n’ont par exemple pas pu être mis en place. La solvabilité de certains clients reste fragile et la reprise de la consommation, assez lente. Ces facteurs auront sans aucun doute un impact sur la trésorerie des agriculteurs et donc, sur leurs achats en semences. » L’UFS devrait mener une nouvelle enquête à l’automne pour quantifier ces différents phénomènes.

Soutenir les filières les plus touchées

À court terme, Rachel Blumel identifie plusieurs leviers à actionner pour rassurer les entreprises : « maintenir le crédit d’impôt recherche, baisser, voire annuler les charges salariales, mettre en place des aides pour l’achat de protections et assurer des stocks d’EPI et enfin, soutenir les filières les plus touchées, potagères, florales et gazon.

L’équipe de l’UFS espère pouvoir organiser, en présentiel, son assemblée générale le 5 novembre 2020, comme prévu. Au cœur des débats : le rôle des semences dans la stratégie Farm to Fork.

 

  • 58 % des adhérents ont répondu. Ils représentent plus de 80 % du chiffre d’affaires de la filière