Sima 2017 : numérique et ambiance start-up
Le | Agrofournisseurs
Outils connectés, données, capteurs, algorithmes, OAD… Le Salon international du machinisme agricole (Sima), qui a accueilli 232 000 visiteurs du 26 février au 2 mars à Villepinte, a laissé une large place à l'innovation et au numérique. Sur le village start-up, une quinzaine de jeunes entreprises présentaient leurs solutions pour l'agriculture : capteur météo connecté chez Weenat, plateformes d'achat et de vente en ligne avec comparateuragricole.com et Agriconomie.com ou encore site de conseil monétarisé entre agriculteurs sur le stand de Agrifind. Le secteur semble en plein boom. En témoigne Agriconomie, qui affiche 20 millions d'euros d'activité au terme de deux années. La connectivité progresse chez les agriculteurs, mais de manière différenciée selon les domaines. D'après l'enquête Agri connexions 2016/2017, ils sont désormais un sur deux à posséder un smartphone, contre 32 % il y a deux ans. Ils utilisent davantage la météo (92 % contre 84 %) et des informations professionnelles (58 % contre 68 %). Le reste évolue peu. 35 % utilisent des services techniques, 32 % la gestion exploitation et 21 % achètent en ligne.
Créer l'esprit entrepreneurial dans la distribution
Toutes ces solutions visent à améliorer la trésorerie des agriculteurs. Si l'alégation a de quoi séduire, elle requiert toutefois un changement du mode de travail, pour les agriculteurs comme pour la distribution. « Une décision qui prend chez nous six mois peut prendre plus d'un an dans la distribution classique, estime Clément Le Fournis, cofondateur et directeur général d'Agriconomie sur son stand au Sima. Plusieurs distributeurs sont venus nous voir pour construire des projets en partenariat car le numérique n'est pas leur cœur de métier. »
Et si la distribution devait penser « start-up » ? En témoigne le discours porté par Thierry Blandinières lors d'une émission sur le Salon de l'agriculture, revenant sur le virage entrepris il y a deux ans par InVivo : « Nous étions un peu lourd », avoue le directeur général du groupe. En s'entourant d'experts du numérique et en investissant dans plusieurs start-up du digital, InVivo s'est engagé dans ce virage du numérique et des nouvelles technologies. Pour Pierre Guez, directeur général de Dijon céréales et président du pôle d'innovation Agronov présent au Sima, les coopératives ont leur rôle à jouer dans le développement de ces solutions innovantes. « Agronov est une vraie ruche d'innovations et les 10 plateformes du réseau Artemis, adhérent d'Agronov, peut rendre service à beaucoup de jeunes entreprises grâce à nos moyens d'expérimentation », affirme-t-il.
Le digital n'a pas fini de poser la question du renouveau des services en distribution.
Ses applications ouvrent à nouveau le débat de la valorisation du conseil des coopératives et négoces. Avec de plus en plus d'acuité.