Sival 2016, des solutions alternatives innovantes pour les cultures spéciales
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Le Sival, qui se tenait à Angers du 12 au 14 janvier 2016, fêtait ses trente ans. Depuis 1986, le salon tente de répondre aux préoccupations des exploitants sur les cultures spécialisées. Face à la baisse du nombre de matières actives disponibles en phytosanitaire et à l’augmentation des préoccupations environnementales, le Sival s’est tourné progressivement vers les solutions alternatives. L’édition 2016 confirme ce virage. Reportage dans les allées du salon. Les distributeurs poursuivent le développement du biocontrôle. La confusion sexuelle représente 70 % des surfaces en arboriculture chez les adhérents de la coopérative CAPL (49) et 15 % en vigne. « C’est surtout l’aspect pratique qui freine les vignerons, reconnait Sébastien Beauvallet, responsable communication. Nous allons tester de nouvelles solutions de diffusion des phéromones. » À la coopérative des maraîchers nantais, CAMN, le biocontrôle pèse 10 % de l’activité, avec une croissance de 1 % par an. Avec la société Vertal, elle a mis au point un stimulateur d’activité chlorophyllienne pour toutes cultures. Les distributeurs testent le biocontrôle « Nous en sommes aux essais et nous allons collaborer avec des organismes techniques, explique Claude Bizieux, directeur. C’est le cumul de plusieurs solutions de biocontrôle, et le fait de travailler davantage en préventif, qui vont permettre d’arriver à la même efficacité que les solutions classiques. » Certes, il y a des coûts supplémentaires, une technicité à s’approprier. « Mais nous devons accélérer le pas sur ces solutions, poursuit Claude Bizieux. D’ailleurs, on sent clairement que les fournisseurs ont pris ce virage. » En effet, les sociétés phytosanitaires classiques présentaient une palette de solutions alternatives. A l’instar de Bayer. À côté des produits conventionnels, la société met en avant le biocontrôle. Contans WG, un champignon qui lutte contre le sclerotinia, et Flocter, un nématicide à base de Bacillus firmus, étaient en vedettes sur le stand. « Les clients sont fortement intéressés par le biocontrôle mais ont besoin d’informations notamment sur les conditions de stockage », poursuit Alain Callendret, responsable technique pommes de terre et légumes. Dow Agrosciences, absent en 2015, est revenu cette année avec deux nouveaux insecticides en cours d’homologation à base de solution naturelle. Des structures de taille plus modestes et plus axées sur les cultures spéciales présentaient également des innovations pour les producteurs. De Sangosse a reçu un Sival d’argent pour sa technologie de confusion sexuelle Checkmate puffer . Deux à trois diffuseurs par hectare suffisent. « C’est une petite révolution, indique Christophe Zugaj, responsable communication de De Sangosse. Nous allons faire des démonstrations sur 5 à 6 ha pour expliquer le concept ». La société poursuit le développement du biocontrôle. « Nous sommes le seul fournisseur à proposer tous les types de solutions », poursuit-il. Certis mettait en avant son nouveau produit de confusion sexuelle Cidetrack, lancé en 2015. Il est déjà utilisé sur 500 hectares en Val de Loire, soit sur près de 10 % du marché de la zone. Comme l’an passé, le Sival accueillait des PME axées uniquement sur les solutions alternatives. Biotop présentait un produit, dont le nom n’est pas encore défini, pour favoriser la présence d’acariens prédateurs sur concombre, fraise et poivron. Autre nouveauté chez Biobest : l’entomovection. Des solutions innovantes chez les PME Le principe consiste à faire transporter par le bourdon le produit de lutte, Prestop-mix ici, contre le botrytis de la fraise. La formulation a été travaillée afin qu’elle soit compatible avec la physiologie des pollinisateurs. Une autorisation de mise en marché a été obtenue en janvier 2016. Koppert présentait sa solution globale Natugro pour aider le producteur à piloter son itinéraire cultural avec des solutions alternatives. Les essais sont encore en cours. Pour la première fois, Jade, filiale de VITIVISTA, était présente au Sival, avec Beloukha, produit de biocontrôle pour la maitrise des adventices, défanage et dessiccation. « Il est homologué sur vigne, nous attendons une extension en arboriculture », explique Karen Chemin, responsable communication. Tradecorp présentait une gamme de produits à base d’extraits d’algues, phylgreen. Action Pin développe ses solutions à base de résine du pin des landes, avec des extensions d’homologation en maraichage et en arboriculture. Ou encore Andermatt, lauréat d’un Sival de bronze, avec Helicovex, un produit à base de baculovirus. Malgré les annonces politiques et le dynamisme sur le secteur bien visible, les structures regrettent toujours la
lenteur administrative. Agrauxine en a fait les frais. L’homologation attendue d’une solution pour gérer les maladies du sol en maraichage n’est pas tombée à temps pour le Sival. La souche utilisée est la même que celle d’Esquive, commercialisée par Bayer, contre les maladies du bois de la vigne. « Nous avons déposé le dossier en avril 2014. L’étude des dossiers est encore très longue », regrette Pierre Heysch, ingénieur technico-commercial.