Sival 2020, le salon des cultures spécialisées voit grand
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Une centaine d’exposants en plus et 1000 m² de surface supplémentaire. Le développement tant annoncé du salon des cultures spécialisées, Sival, qui s’est tenu à Angers du 14 au 16 janvier 2020, est devenu réalité.
Parmi les nouveaux venus de cette 34e édition, la société SUMI AGRO : « Le Sival est au cœur de notre gamme et il se tient à un moment où les distributeurs ont du temps, explique Antoine Meyer, directeur de Sumi Agro. Parfait pour informer et former les distributeurs à l’utilisation de ces produits. » Pour les fournisseurs de solutions de biocontrôle ou de biostimulants, le Sival est un rendez-vous incontournable : les producteurs de cultures spécialisées sont en effet confrontés à une demande plus forte de la part des consommateurs de réduire l’emploi des produits phytosanitaires et à de nombreuses impasses techniques en la matière.
Pallier les impasses phytos
« Le biocontrôle représente 23 % des ventes toutes cultures confondues, avec le cuivre, étaye Virginie Steunou, responsable marketing client de Nufarm. Ce chiffre monte à 47 % sur les cultures spécialisées et à 60 % pour la vigne. » Chez Certis, les solutions représentent un tiers du chiffre d’affaires. « Nous devrions atteindre les 50 % d’ici à cinq ans », indique Agnès Gauliard-Demaldent, responsable des activités marketing. « Les labels zéro résidus de pesticides se développent sur ce segment, ajoute Fabrice Lemarchand, cogérant de VIVAGRO. Beaucoup de producteurs nous interrogent sur nos propositions alternatives. » Or, ils n’ont pas encore toutes les clés pour se passer des pesticides, selon Yoann Vandenbussche, directeur commercial sud chez Nufarm.
Les sociétés se positionnent alors comme des partenaires des distributeurs. ANDERMATT travaille sur des itinéraires adaptés, avec le positionnement des produits de biocontrôle dans des programmes plus larges. Même stratégie pour OLMIX, présent pour la deuxième fois au salon. « Nous nous rapprochons des distributeurs pour confectionner avec eux les produits dont ils ont besoin », explique Alban Garotin, responsable région Ouest. Sur les biostimulants, l’offre est pléthorique. « Il y a un réel besoin d’accompagnement, raison pour laquelle nous sommes en train de recruter un responsable biostimulant avant l’été », indique Fabrice Lemarchand.
3R et séparation vente / conseil, des solutions pour se différencier
La Coopérative des maraîchers nantais (CAMN) a noué un partenariat avec Bioline, filiale d’Invivo, sur ces solutions. Engagée depuis 25 ans sur les alternatives aux pesticides, la CAMN a multiplié par quatre son activité en production biologique intégrée (PBI) en 2019, comme elle l’avait annoncé lors du précédent Sival . « Plus de la moitié de notre chiffre d’affaires en protection des cultures est réalisée avec des solutions de biocontrôle », souligne Claude Bizieux, responsable approvisionnement à la CAMN.
Ce développement est également porté par l’évolution de la réglementation, avec la suppression des 3R et la séparation de la vente et du conseil sur les pesticides. « Les produits de biocontrôle ne sont pas concernés : c’est aussi une des raisons de notre développement en la matière, reconnaît-il. À côté, nous conservons une pharmacie des plantes, incontournable. Mais nous ne faisons pas de réel conseil dessus. »
Pour Pierre Heysch, ingénieur technico-commercial chez Agrauxine « les produits de biocontrôle constituent pour les distributeurs, dans ce contexte réglementaire, une réelle occasion de se différencier ».
Pourtant, malgré l’engouement pour ces solutions, peu de nouveautés étaient présentées par les fournisseurs. Le secteur a été faiblement primé au concours Sival innovations par rapport aux autres années. C’est Agrauxine qui décroche le plus haut prix, avec un Sival d’Argent pour Julietta, le premier biocontrôle à base de levure vivante.
L’apport de la biodiversité
Autre tendance : la CAMN se penche sur l’apport de la biodiversité. « Nous proposons un service pour les installations des enherbements aux abords des parcelles », poursuit-il. Un virage également pris par Cecoval, filiale maraîchage et arboriculture de Terrena. « Cette année nous communiquons sur les couverts végétaux, indique Hélène Boucher, chef produit. Nous avons étoffé notre gamme. Nous revenons à l’importance de la vie du sol et nous commençons à avoir une large offre sur les amendements organiques. »