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Sofiprotéol, bien campée sur ses pôles animal et végétal

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La hausse des matières premières, conjuguée à la reprise de Lesieur Cristal au Maroc ont dopé le chiffre d'affaires de Sofiprotéol qui atteint en 2012, 7,3 milliards d'euros (+ 12 %). Le résultat faiblit à 240 M€, contre 249 M€ en 2011. En cause : le recul des résultats de Diester Industrie. Le plan stratégique CAP 2018 vise un chiffre d'affaires de 8,9 M€ pour un résultat de 400 M€ en 2017, avec une contribution stabilisée des différentes activités. Avec 8000 salariés, 4100 dans le pôle animal et 3 900 dans le pôle végétal, Sofiprotéol est fermement campé sur ses deux activités. Elles pèsent respectivement 5,4 et 1,8 milliards d'euros et ont bénéficié de 117 M€ d'investissements. Un chiffre revu à la hausse pour 2013 à 163 M€ dont 89 pour les sites industriels français. Activité fondatrice du groupe : la trituration qui représente encore 37 % de l'activité de Sofiprotéol, avec 2,7 milliards d'euros, à égalité avec Diester Industrie et DII. Mais alors que Saipol voyait ses marges progresser malgré une baisse des volumes triturés, les résultats de Diester Industrie continuaient à reculer. Ils sont passés de 110 M€ en 2009 à 19 M€ en 2012. Catherine Deger

Photo : Jean-Philippe Puig et Xavier Beulin lors de la conférence de presse du 19 février.

Cet agro-carburant reste cependant une énergie d'avenir, pour les dirigeants du groupe, qui retiennent l'hypothèse d'un maintien d'un taux d'incorporation de 7 % en France. Diester Industrie a opéré un repli stratégique sur le territoire national, cédant 300 000 tonnes de capacités en Allemagne et en Autriche. Toujours en position de leader européen, Diester Industrie continue d'adapter sa politique de contractualisation pour l'achat des graines en France. Les modalités sur les récoltes 2013 à 2015 restent fondées sur une indexation sur le matif, avec un minimum d'engagement ramené à 50 % des volumes. Une prime de 4 euros par tonne de colza est prévue en cas d'engagement dans une démarche de progrès. Les prix élevés des matières premières d'un côté, la concurrence des esters à base d'huile de soja d'Argentine et de palme d'Indonésie, d'autre part, le tout sur fond d'attaques sur le bilan énergétique du colza diester… l'ambiance reste lourde sur ce secteur qui ne verra pas arriver les biocarburants de 2e ou 3e génération avant une décennie.

Lesieur, l'origine France fait recette

Fait essentiel de l'année écoulée pour les huiles alimentaires de Sofiprotéol : la reprise de Lesieur Cristal au Maroc, avec une contribution au chiffre d'affaires de 370 millions d'euros. En France, Lesieur, leader des huiles alimentaires voit son chiffre d'affaires reculer de 3 % malgré une progression des volumes de 3 %. Les ventes des marques « Fleur de colza » et « Cœur de tournesol », estampillées d'origine France ont progressé respectivement de 4 et 11 %, bénéficiant de la montée en puissance des « locavores ».

Enfin, Novance, leader européen de l'oléochimie, reste sur une activité stable. « Nous ne souhaitons pas courir après le chiffre d'affaires, mais travailler sur la marge », a précisé Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe.

Sur les 163 M€ d'investissements prévus en 2013, 120 seront dédiés au pôle végétal. Le plus gros dossier est celui de l'unité de Bassens en Gironde.

Pôle animal : pas trop de casse

1,8 milliard d'euros ont été réalisés par le pôle animal, en hausse de 5 %, pour un résultat de 70 M€, en progrès de 42 %. Sanders poursuit l'adaptation de son outil industriel : remplacement du site d'Arras par l'ouverture d'une usine à Landrecis, accord dans le Sud-Ouest avec Euralis et en Bretagne avec les Ets Michel.

L'activité œufs, en difficulté en 2011, s'est sensiblement redressée. « La protéine la moins chère », a souligné Jean-Philippe Puig, annonçant des innovations pour les années à venir. En volailles, quatre sites ont été repris au groupe Doux, à l'issue d'un feuilleton, qui n'est d'ailleurs pas achevé. 5 M€ devraient être absorbés cette année par la branche volailles.

Chiffres clés

Chiffre d'affaires 2012, 7,3 milliards d'euros (+ 12 %)

< Pôle végétal

Saipol : activité trituration, 2,7 milliards d'euros (+ 15 %) pour 4,15 Mt (+ 4 %) ;

Dont Lesieur : 732 millions d'euros (- 3 %) pour 298 millions de litres (+ 3 %) ;

Lesieur Cristal (Maroc) : 370 millions d'euros

Diester Industrie etDII : 2,7 milliards d'euros (- 0,7 %)

< Pôle animal

1,8 milliard d'euros dont

Nutrition animale : 1,040 milliard d'euros ; produits élaborés, 100 millions d'euros ; viande de volaille, 220 millions d'euros ; œufs et ovo-produits, 200 millions d'euros ; viande de porc, 180 millions d'euros et santé animale, 70 millions d'euros.

Il l'a dit

L'affaire Spanghero a mis en évidence la fragilité des grands groupes vis-à-vis de leurs filiales. Comment s'en prémunir ?

Réponse de Eric Philippe, directeur général adjoint, en charge du Pôle Animal.

« C'est une alerte ! La question de la traçabilité est essentielle. Nous maîtrisons pour notre part tous les éléments, de l'amont à l'aval, avec des contrats éleveurs qui assurent un suivi complet. Ce qui ne nous empêche pas d'effectuer des audits permanents et des auto-contrôles. »