L’annonce a été faite lors du colloque national Dephy, le 13 novembre 2018 à Paris : 45 fiches d’actions pour réduire, voire supprimer, l’utilisation du glyphosate seront bientôt mises en ligne sur Geco, l’outil collaboratif de gestion de connaissances et d’échanges dédié à la transition agroécologique.

Le réseau Dephy a de son côté fait un état des lieux des usages, des freins et des alternatives à l’utilisation du glyphosate dans ses 3 000 fermes. Des solutions techniques existent dans toutes les filières, mais elles nécessitent le plus souvent de repenser les systèmes en profondeur. L’implication des filières est par ailleurs attendue par tous les producteurs pour mieux valoriser économiquement les productions « sans glyphosate ». Car les alternatives entraînent des surcoûts conséquents.

À chaque filière ses problématiques

Une synthèse des résultats, regroupés dans un document récemment paru, a été présenté lors du colloque :

• En grandes cultures/polyculture-élevage :

  - 57 % des fermes Dephy utilisent au moins une fois du glyphosate à l’échelle de la rotation et ce, presque exclusivement en interculture pour détruire des adventices, des repousses, des couverts ou des prairies temporaires.

  - En moyenne, sont utilisés 300 g/ha/an ; moins le sol est travaillé, plus les doses sont élevées : 115 g/ha/an en labour ; 290 g/ha/an en TCS ; 580 g/ha/an en semis direct.

  - Parmi les leviers cités par les producteurs pour se passer de la molécule, figurent l’optimisation des solutions de destruction mécanique en inter-culture et le raisonnement du choix des couverts, en intégrant en priorité la facilité de destruction. Les systèmes sans labour et les adventices vivaces sont cités comme les principaux freins.

• En arboriculture :

  - 86 % des fermes Dephy utilisent la molécule pour désherber sous le rang des fruitiers.

  - La dose moyenne utilisée est de 810 g/ha/an.

  - Les principaux leviers regroupent l’optimisation des techniques de destruction mécanique sous le rang et la mise en place de bâches tissées sur le rang au moment de la création du verger. Le frein principal réside dans l’inadéquation potentielle des alternatives mécaniques avec le contexte agro-climatique et socio-économique de l’exploitation.

• En viticulture :

  - 36 % des fermes Dephy ont recours au glyphosate, pour désherber sous le rang de la vigne.

  - La dose moyenne utilisée est de 700 g/ha/an, avec des variabilités d’usage expliquée par la densité de plantation et donc l’écartement entre les rangs, le mode de gestion de l’enherbement inter-rangs, et le recours au désherbage alternatif de l’inter-rang, voire du cavaillon dans les situations favorables.

  - Les deux principaux leviers cités pour réduire, voire arrêter le glyphosate sont l’optimisation des techniques de destruction mécanique des adventices et la généralisation des couverts végétaux permanents ou temporaires en inter-rangs ou sur toute la surface. Comme en arboriculture, le frein principal réside dans l’inadéquation potentielle des alternatives mécaniques avec le contexte agro-climatique et socio-économique de l’exploitation.