Suppression des néonicotinoïdes : un impact différent selon les filières
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« Sur blé et orge, les alternatives aux traitements de semences à base de néonicotinoïdes existent pour lutter contre les pucerons, vecteurs de viroses, explique Jean-Luc Lespinas, responsable agronomique de la Cavac (85). Mais la mise en œuvre de ces solutions, en foliaire, n’est pas toujours possible, notamment dans les zones de bocage où les sols, hydromorphes, rendent parfois délicat le passage du pulvérisateur à l’automne. En maïs, l’inquiétude est moindre car la solution d’appliquer des microgranulés, pour remplacer les traitements de semences, reste efficace. »
Sur betteraves, il n’existe par encore aujourd’hui d’alternatives satisfaisantes écologiquement et économiquement. Selon l’ITB, la seule alternative agronomique disponible est un retour aux traitements utilisés avant 1991, fondés sur des pyréthrinoïdes, par pulvérisations aériennes. Dans une telle situation, la perte de rendement pourrait aller, selon les régions françaises, jusqu’à 20 %.
Depuis leur retrait en colza et tournesol, les traitement de semences à base de néonicotinioïdes manquent techniquement, notamment pour contrôler les altises et les larves d’altises sur colza à l’automne. Il existe des produits foliaires pour maitriser ces ravageurs mais, selon les utilisateurs, « pas aussi efficaces ».
Retrouver toute l’actualité des néonicotinoïdes depuis 1991, compilée sur une frise réalisée par nos soins. Elle sera actualisée au fil des semaines.
Les néonicotinoïdes en quelques dates :
- 1991 : première AMM du Gaucho sur betterave
- 1999 : suspension du Gaucho sur tournesol
- 2004 : retrait des APV du Régent
- 2004 : retrait de l’AMM du Gaucho sur maïs puis sur tournesol
- 2008 : Autorisation du Cruiser et interdiction du Poncho
- 2012 : l’Efsa veut réévaluer les néonicotinoïdes
- 2012 : retrait du Cruiser sur colza
- 2014 : l’assemblée nationale propose d’interdire tous les néonicotinoïdes
- Janvier 2016 : l’Anses propose des restrictions d’emploi