Système semencier français : les professionnels à l’offensive
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« Un bruit de fond qui devient inquiétant »… C’est ce que perçoivent le Gnis et Orama quant aux attaques dont est l’objet l’organisation de production des semences en France. Ce qui les a décidé à adopter une démarche offensive. Elle s’est concrétisée par une conférence de presse, le 23 octobre 2008, où les deux organisations ont rappelé à la fois l’originalité et l’efficacité du système national, parfaitement intégré à l’organisation communautaire. Lequel ne menace en rien la biodiversité ou le droit des agriculteurs à cultiver les semences de leur choix, rappellent les deux organisations, contraitement aux attaques de certaines ONG.
Orama et le Gnis ont ainsi rappelé les caractéristiques du système français. Messages qui ne demandent qu’à être relayés dans les régions. C.D.
Les caractéristiques de la sélection végétale et de son financement
Le fondement de la sélection réside dans le code de propriété intellectuelle, via un « certificat d’obtention végétale », le COV. Tout semis doit donc être fait avec des semences certifiées, pour les variétés qui ne sont pas dans le domaine public. Une exception, notable, le blé, culture pour laquelle un accord interprofessionnel original a été conclu, aboutissant au versement par les agriculteurs d’une contribution volontaire obligatoire (CVO) dès lors qu’ils utilisent des semences de ferme. Cette CVO est reversée aux obtenteurs, sauf 15 % qui alimentent un fonds de soutien à l’obtention végétale (FCOV). Bon an, mal an, ce sont qui sont orientés vers des programmes à dominante agriculture durable.
Un système garant de la sécurité sanitaire des productions
« Le contrôle Soc est obligatoire, c’est lui qui permet de maîtriser la diffusion des maladies sur le territoire national, le contrôle des espèces nuisibles, ou encore garantit l’identité variétale », a développé Robert Pellerin, président du Gnis. Ce système de certificat des variétés constitue la base de la sécurité sanitaire des productions. Les semences certifiées dispose d’une faculté germinative de 92,5 (tournesol) à 96 % (maïs et orge) selon les espèces et d’une pureté variétale allant de 94,3 % (hybrides de colza) à 99,9 % (orge).
Un vecteur de biodiversité
L’un des arguments majeurs contre le système de protection des semences est le risque encouru par la biodiversité. Sans aucun doute, la recherche s’est focalisée sur les mêmes facteurs de production pendant les décennies passées, avec un écrêtage des caractéristiques. En même temps, elle a dû puiser dans la diversité génétique pour faire apparaître les caractéristiques les plus intéressantes, contribuant à l’entretien de cette diversité. Les inscriptions de variétés, nombreuses (3 800 en France en 2008, dont près de 1000 en maïs et 266 en blé tendre), correspondent donc bien à une prise en compte de cette biodiversité.
Un secteur économique à part entière
L’activité semences en France, profondément ancrée dans les territoires, emploie quelque 15 000 salariés selon le Gnis. 71 entreprises de sélection (à 70 % familiales ou coopératives), 282 entreprises de production (à 50 % coopératives) s’approvisionnent auprès de 19 000 agriculteurs multiplicateurs. Le tout générant un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, dont 864 millions à l’exportation.