Taxe carbone : les esprits s’échauffent
Le | Agrofournisseurs
La taxe carbone devrait entrer en vigueur en 2010. Mais sa mise en place suscite débats et interrogations. En annonçant que son prix serait fixé à 14 euros la tonne au lieu de 32 comme le préconisait Michel Rocard dans son rapport remis début juillet au Président de la République, le premier ministre, François Fillon, n’a pas calmé les esprits. Aussi bien les parlementaires de gauche, voire certains élus de droite, que les associations professionnelles ou écologistes montent au créneau pour désapprouver la position gouvernementale. Pour des raisons souvent opposées. Y.R.
Ainsi, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), par la voix de son président, Jean-Michel Lemétayer, souhaite une exonération de cette contribution climat énergie pour le secteur agricole et réclame un allègement des charges pour pallier la baisse « dramatique » des revenus des agriculteurs ».
A l’inverse, France Nature Environnement, trouve que « le compte n’y est pas ». Pour FNE, la taxe carbone doit « être un élément central dans une politique globale de lutte contre le changement climatique » et doit évoluer dans le temps. « Seule une anticipation de la hausse pourra inciter les consommateurs et les entreprises à modifier leurs comportements, et ce, d’autant plus que le taux initial est faible » estime son président Sébastien Genest. Après la réunion interministérielle sur le sujet, présidée par le chef de l’Etat et destinée à préparer sa mise en oeuvre, le 4 septembre, il appartiendra en dernier lieu au Parlement de trancher sur la taxe lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2010.