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Tempête Xynthia : près de 50 000 ha de terres agricoles inondés…

Le | Agrofournisseurs

C’est désormais l’heure des bilans après le passage de la tempête Xynthia dans la nuit du 27 au 28 février. La Charente-Maritime, la Vendée et la Gironde recensent près de 50 000 hectares de terres envahies par l’eau salée, et des milliers de têtes de bétail noyées.

Avec plus de 40 000 ha inondés, soit environ 10 % des terres utiles cultivées du département, c’est la Charente-Maritime qui paye le plus lourd tribut. « En Vendée, 14500 ha sont directement sinistrés : 7000 ha sont encore sous les eaux dans le Marais Poitevin, 2000 ha dans le marais breton. Les parcelles les plus riches du département, précise Joël Limouzin, président de la FDSEA 85. Les blés en place sont perdus et le maïs à venir ne pourra pas être implanté. 150 exploitations sont touchées dont 40, en totalité ». L’urgence, est de consolider les digues et de faire partir l’eau : un travail de titan quand on sait que la mer a parcouru plus de 12 km dans les terres !. Pour les coopératives, quelques dégâts au niveau des silos de stockage mais « rien de grave, confie Jacques Bourgeais, directeur de la Cavac. Ce qui est plus préjudiciable, pour toute la filière, c’est la perte des récoltes de cette année et l’impact sur la production des prochaines campagnes ». Anne Gilet

Car les terres imbibées d’eau salées ne peuvent plus produire. « En temps normal, les taux de sel dans le sol avoisinent les 3 g. Là, nous dépassons les 25 g, indique Joël Limouzin. Pour contrer les effets du sel, il va falloir apporter du gypse : une opération coûteuse que les agriculteurs sinistrés ne pourront pas se payer seuls. Espérons que le potentiel des terres reviennent ensuite assez vite ».

Jeudi, alors que le niveau de l’eau commençait à baisser, partout, le ramassage des cadavres d’animaux, éparpillés sur des centaines d’hectares, débutait. « L’élan de solidarité est immense, poursuit-il. Le transfert des animaux survivants dans des exploitations au sec a débuté dès le dimanche. Les fédérations nationales de bétail se sont très vite manifestées pour aider à la remise sur pied de cheptels. Il est important pour tous de très vite, penser à l’avenir ».