Tendance engrais - Approvisionnements toujours tendus
Le | Agrofournisseurs
Le premier apport en azotés a parfois pu se faire entre deux passages pluvieux. Les cours sont fermement orientés avec un retard toujours marqué dans les livraisons des fournisseurs européens.
La crainte d'une tension sur les livraisons de la distribution vers les agriculteurs en février ne s'est pas confirmée. Et pour cause, le premier apport s'effectue difficilement, dès qu'une journée sans pluie permet d'accéder aux parcelles. Dans la plupart des régions, les distributeurs estiment que la moitié des hectares a reçu ce premier apport. Rien de dramatique pour l'instant. Les 2 et 3e apports seront déterminants, avec des besoins importants compte tenu d'un fort lessivage. Les estimations de consommation sur la campagne en cours restent optimistes pour les azotés. A l'inverse les binaires PK et les ternaires sont en repli.
L'inquiétude réside davantage dans le retard de livraison des industriels européens vers la distribution. « On pleure après nos tonnages, livre un distributeur du centre de la France. Tout le monde a été sur la réserve au moment des engagements d'automne, analyse-t-il, des agriculteurs aux fabricants dans leurs propres achats de matières premières. » Un facteur qui, associé aux accidents ou pannes récurrentes sur les sites de production, crée une situation chronique de tension sur les livraisons. Yara subit toujours le contrecoup de l'explosion sur le site du Terte en Belgique, ce qui a conduit Seco à se mettre en situation de force majeure. Les acheteurs sont désabusés vis-à-vis de Boréalis, la fin de la politique contractuelle menée par GPN ne permettant plus de modérer les impatiences. Les prix affichés sur février et mars sont pratiquement nominaux, faute de transactions.
Attention aux stocks d'urée en mai
La demande se transfère sur la solution azotée et l'urée. Pour ce dernier produit, les cours, après avoir plafonné, engagent un réajustement à la baisse. « La sagesse recommande de prendre position très vite », analyse un acheteur du Sud-Ouest, qui craint un creux d'approvisionnement au moment des premiers apports sur maïs. L'Algérie a tout juste débloqué fin février les contrats engagés sur novembre 2013. Au total, quelque 80 000 tonnes d'urée qui ne devraient pas suffire à vraiment détendre le marché.
Sur l'international, les flux restent également tendus avec notamment des difficultés de chargements en DAP sur le Maroc.
Enfin, les pluies et tempêtes compliquent sérieusement les livraisons sur les ports, occasionnant une autre source de retard. Et de surcoût, qui peut rapidement atteindre 5 euros/tonne.
Cotations au 28 février 2014, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3795 dollar (entre parenthèses, cours le 24 janvier 2014).
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, février-mars, 222-225 (215-217) ; La Pallice, février, 235.
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, février-mars, 325-330 (février, 315-320) ; avril, 335. Importation, mars, 27 %, 268-270 ; 34,4 %, départ port Nantes-Saint Malo, 323.
- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique et Sète, février, 345-350 (janvier, 350-355) ; mars, 340 ; avril, 338 ; mai, 335.
- Phosphatés : ports de l'Atlantique, VDB, TSP, février-mars, 305-310 (février, 280) ; DAP, mars, 430-435 (janvier-février, 390).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, février-mars, 285-290 (275-280) ; franco camion de la distribution, 295-310 (285-300).
- Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, nominal, février, 325-330 ( janvier, 325-330) ; base 3 x 15, 335-340 (335).