Tendance engrais - Attentistes
Le | Agrofournisseurs
L'ammonitrate s'est finalement aligné à la baisse sur les autres engrais azotés. Les transactions sont très limitées, les agriculteurs misant sur une poursuite de la baisse… qui reste à démontrer.
Les acteurs du marché des engrais restent dans le brouillard. Entre tendance baissière, largement relayée par les médias internet destinés aux agriculteurs, semis de céréales, récolte de betteraves au Nord et de maïs au Sud, les utilisateurs sont franchement sur la réserve. Une situation qui n'est pas inhabituelle en début d'automne, mais qui semble particulièrement marquée cette année.
« Les prix de l'ammonitrate ont fini pas se caler sur ceux de l'urée, observe un acheteur normand. On va reprendre les achats, mais en limitant tout de même les stocks. » Regard sensiblement plus désabusé par un intervenant sur la façade atlantique : « Nous n'arrivons pas à tenir les marges et sur un plan logistique, cela va être difficile de livrer si le retard s'accumule. » Un constat qui vaut plus pour les engrais composés que pour les engrais simples, pour lesquels la demande est plus active. « Les agriculteurs étaient déjà attentistes. Avec la baisse des prix, cela ne fait que les conforter », confirme cette fois un distributeur de Limagne. Le marché du maïs, bien que très chahuté cette année (baisse des prix, de la collecte et conditions de récolte difficiles), n'en reste pas moins assez prévisible en termes d'achats d'azotés, estime un acheteur, pour qui le gros du problème demeure la logistique.
Des prix « plancher » ?
Les prix de l'urée et de la solution sont globalement stabilisés. Ils sont considérés comme des niveaux « plancher » par un nombre croissant d'observateurs. « Les phosphatés et la potasse ne devraient plus fortement baisser », estime un fournisseur, pour qui il serait sage de se positionner maintenant aux achats. L'alignement sur les cours à l'international a été acté pour les binaires, mais pas encore sur le NPK en France.
Malgré une demande limitée, la pression des fournisseurs est ressentie comme assez faible. Une situation qui s'explique par un bon courant à l'exportation à partir de l'Europe, particulièrement sur les engrais ternaires vers la Chine.
A l'international, une bonne partie de l'orientation devrait dépendre de l'attitude de l'Inde. Malgré une monnaie fortement dévaluée, mais avec des besoins considérables, il faudra bien que ce pays revienne sur le marché. Ce qui ne manquera pas de se faire sentir sur les prix. Les marchés sont assez étroits et difficiles à cerner. La rencontre des professionnels lors des journées de l'Afcome la semaine prochaine à Beaune sera sans doute l'occasion de les clarifier.
Les cotations au 18 octobre 2013, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3684 dollar (entre parenthèses, cours le 26 septembre).
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, octobre, 178-180 (septembre, 180-182).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, octobre, 270-273 (septembre, 297-298). 27 %, octobre, 220-225 (septembre, 238-240). Importation, 34,4 %, départ port Nantes-Saint Malo, logé big-bag, octobre, 266-270 (septembre, 282-287).
- Urée : granulés, VDB ports Méditerranée, octobre, 268 ; ports de l'Atlantique, 273-275 (septembre, autour de 270).
- Phosphatés : VDB ports de l'Atlantique, TSP, octobre, autour de 285 selon les ports (septembre, 290-285) ; DAP, VDB ports Atlantique, octobre, autour de 335-340 (345).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, octobre, 305-310 (320-325) ; franco camion de la distribution, 315-320 (330-335).
- Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, octobre, 310 (septembre, 345) ; base 3 x 15, 330 (350-355).