Tendance engrais : demande calme, urée à la baisse
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Le climat des prochaines semaines s'annonce décisif pour la consommation d'engrais azotés. Les distributeurs gèrent leurs stocks et attendent les prix nouvelle campagne.
L'incertitude pèse sur la date du troisième apport d'azote au champ. Un constat applicable à l'ensemble du territoire. La sécheresse de ces dernières semaines n'incite pas les agriculteurs à fertiliser leurs parcelles, surtout sur les terres séchantes. Le manque de pluie affaiblit aussi le potentiel des cultures. L'observatoire Céréobs (France Agrimer) a revu à la baisse l'ensemble des conditions de culture pour les céréales à paille entre le 4 et 17 avril. Les conditions sont bonnes voire très bonnes pour 85 % des blés tendres (-5 %), 78 % pour les orges d'hiver (- 7 %), 75 % des blés durs (- 4 %) et 85 % des orges de printemps (- 2 %). Ce phénomène, couplé aux achats d'engrais azotés précoces l'été dernier, contribue à rendre cette période de réapprovisionnement particulièrement calme. Un distributeur de la façade atlantique estime qu'il commercialise en ce moment deux fois moins de produits que lors d'une campagne classique. « Les récentes gelées, bien que moins marquées que celles en Bourgogne ou dans l'Est, pourraient avoir altéré les épis et donc réduire le potentiel des cultures », craint un distributeur de Rhône-Alpes. Là encore, la demande d'engrais azotés pourrait en pâtir.
L'urée toujours à la baisse, l'ammonitrate suit
La morte saison approchant, les distributeurs gèrent leurs stocks et c'est l'attente qui prime. En solution azotée, les prix sont fermes mais aucun bateau n'est prévu. L'urée a perdu 10 euros. Aux Etats-Unis, les prix s'effritent sous la pression des stocks d'ammoniac. L'ammonitrate 27 a elle aussi perdu quelques euros, la 33,5 résiste mieux. Pour l'instant… Le cours des autres engrais est dans l'ensemble plutôt stable par rapport au mois précédent, légèrement sous-estimé pour les phosphatés.
A l'international, l'Inde vient d'annoncer sa volonté de s'affranchir des importations d'urée à l'horizon 2022. Le pays est actuellement le deuxième plus gros consommateur au monde d'urée et importe un quart de sa consommation, soit 8 Mt par an. Le pays compte développer des outils de production sur son territoire pour atteindre cet objectif. Aux Etats-Unis, l'entreprise OCI, en partenariat avec Iowa Fertilizer Company (IFCo), vient d'inaugurer une usine qui produira entre 1,5 et 2 Mt d'engrais azotés par an. Ces investissements traduisent la dynamique d'augmentation de la production d'urée à l'échelle mondiale. Une tendance qui devrait peser à terme sur les cours mondiaux.
Cotations au 21 avril, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1.0698 USD (entre parenthèses, cours du 31 mars, euro à 1.0678 USD)
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, avril 167-170 ; (mars, 167-170) ; La Pallice, 180-181 (mars, 180).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, avril 282-285 (mars 285-288) ; 27 %, avril, 225-229 (avril 232-238). Importation, logé, selon ports et provenance, 34,4 %, avril, aux alentours de 270 (mars, aux alentours de 265).
- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique, avril, 245-250 (mars, 255-260) ; Sète, 255.
- Phosphatés : VDB ports de l'Atlantique, TSP, avril, 280-290 (mars, 270-280) ; DAP, 390 (mars, 378-380).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, avril, 260 (mars, autour de 255-260) ; franco camion de la distribution, autour de 270 (mars, autour de 265-270).
- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, avril, autour de 305 (mars, autour de305) ; base 3 x 15, 320 (mars 315-320).