Tendance engrais : incertitude sur la logistique
Le | Agrofournisseurs
Malgré quelques ralentissements, l’approvisionnement d’engrais tient bon. Dans les champs, les apports se poursuivent. Mais des incertitudes persistent pour les semaines à venir, notamment sur l’activité ensachage des big-bags dans les ports.
Le retour des beaux jours a permis la reprise des travaux aux champs, et avec elle, l’épandage d’engrais azotés. Les distributeurs ont maintenu des dépôts et magasins ouverts pour les agriculteurs. Tous étaient plutôt bien couverts pour faire face à la demande des premiers apports.
Pour l’instant, la logistique suit son cours. À quelques exceptions près, le nombre de camions disponibles est suffisant. « Il est parfois difficile d’en trouver, surtout sur l’Est et pour des trajets longs qui impliquent que les chauffeurs se restaurent, se douchent. C’est aussi compliqué pour les contre-voyages, afin d’éviter que les camions ne circulent à vide », tempère toutefois un distributeur d’Auvergne-Rhône-Alpes.
L’ensachage des big bags toujours ralenti
C’est sur les ports que les craintes se concentrent. En janvier, les mouvements de grèves freinaient les activités portuaires, notamment celle d’ensachage des big bags. L’épidémie de Covid-19 a pris le relai. « Sur la Rochelle, nous n’avons que deux équipes sur trois d’intérimaires pour cette mission », constate un fabricant d’engrais. L’activité du port a été réduite ces dernières semaines. « Le port de la Pallice est souvent engorgé à cette période, mais avec les mesures de précautions mises en place dans le cadre de l’épidémie, le retard sur l’activité big bag s’est fortement accentué », confirme un autre fabricant. Tous craignent l’arrêt d’activité des dockers si un cas supposé ou avéré de Covid se manifestait.
Disponibilité réduite
Côté fournisseurs, l’offre se restreint. BOREALIS et Yara ont cessé de prendre de nouvelles commandes d’ammonitrate 33,5. Le site de K+S, situé à Wittenheim en Alsace, est à l’arrêt. Plusieurs entreprises auraient connu des arrêts temporaires ou des débrayages face à des cas supposés de Covid. La disponibilité du DAP est aussi extrêmement limitée. Face au manque de certains produits, les prix sont bien souvent donnés à titre indicatif.
Les cours de l’urée se maintiennent, avec une demande soutenue des États-Unis pour les utilisations de printemps. Toutefois, la tendance n’est pas haussière, et les indicateurs macro-économiques laissent plutôt présager une baisse des prix dans les prochaines semaines, estiment plusieurs intervenants. Période à laquelle les utilisations débuteront pour les cultures de printemps en France. Une situation délicate pour les acheteurs qui devront trouver le bon équilibre entre la sécurité de la logistique, qui pourrait être perturbée, et un prix rémunérateur, dans une tendance globale baissière.
Cotations au 27 mars
Prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1.1039 USD (entre parenthèses, cours au 30 janvier, pas de cotations sur février)
• Solutions azotées : départ port, sur Rouen, mars 158-160 (janvier 150-158) ; La Pallice, 170-172 (janvier, incoté).
• Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, mars 245-250, (janvier 235-240) ; 27 %, incoté (janvier, 190-200).
• Urée : granulés, VDB ports de l’Atlantique, mars 265-270 (janvier 250-260).
• Phosphatés : VDB ports de l’Atlantique, TSP, incoté (janvier, 270-280) ; DAP, 340 (janvier, 300-312).
• Potasse : VDB ports de l’Atlantique, 270-275 (janvier, 285)
• Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25,mars incoté (janvier, incoté) ; base 3 x 15, incoté (janvier, 275).