Tendance engrais : léger réveil de la demande
Le | Agrofournisseurs
La demande est repartie en décembre. Insuffisamment cependant pour rattraper le retard pris depuis le début de la campagne.
Après plusieurs mois très calmes, le marché français des engrais semble se réveiller à l'approche des fêtes. Malgré des trésoreries au plus bas et des cours de céréales toujours peu incitatifs, les agriculteurs reviennent timidement à l'achat. « Nous sommes encore très en retard pour les ammonitrates et l'urée par rapport à la précédente campagne », témoigne cependant un distributeur, reflétant l'avis général. La progression de la sole consacrée aux céréales d'hiver (+ 1,5 %) pourrait se répercuter sur les cultures de printemps, entraînant une baisse de l'utilisation d'engrais de fond et d'urée. Une orientation confirmée par un distributeur de l'Ouest.
« Les urées imprégnées se vendent juste de quoi couvrir les besoins », constate un distributeur de l'Ouest. Elles continuent à s'installer tranquillement sur le marché, sans pour autant bousculer les équilibres entre les autres azotés. « Malgré un prix de l'unité d'azote bien plus élevé que celui de l'urée, les ammonitrates restent privilégiés par les agriculteurs », témoigne un distributeur. L'origine européenne résiste bien, contrairement aux autres azotés (solutions, urée et ammonitrate d'importation), en baisse. Le rebond du mois dernier pour l'urée s'expliquait par la parité euro/dollar. « Il faut remonter plusieurs années en arrière pour voir des prix si bas à l'international », constate un fournisseur. La faute à une offre qui excède la demande. Les pays en développement comme la Chine et le Brésil ont vu leur consommation s'essouffler considérablement ces derniers mois. En parallèle, la production en Egypte, en Algérie et aux Etats-Unis s'est accrue, avec des faibles coûts de matière première, contribuant ainsi à faire chuter les prix de l'urée à l'échelle mondiale.
Le DAP continue sur sa tendance baissière à l'international, avec des offres parfois agressives des fournisseurs sur le sol français. Les prix de la potasse enregistrent un recul du fait de la faible demande. La baisse du prix de P et K pourrait se répercuter sur celui des engrais composés.
La mi-janvier, décisive
Distributeurs et fournisseurs attendent le coup de chaud pour la mi-janvier. Ce ne sont pas les volumes à livrer qui préoccupent, mais les délais pour le faire. « Nous avons du stock et les capacités de production pour répondre à la demande. Mais si cette dernière est trop concentrée sur janvier, il y a aura de réels problèmes pour trouver les moyens logistiques », se soucie un producteur. D'autant que la campagne des cultures d'hiver pourrait être précoce si le temps doux se prolonge. Auquel cas le traditionnel goulot d'étranglement logistique pourrait bien poser problème.
Cotations au 18 décembre, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,08177 USD (entre parenthèses, cours le 27 novembre 2015).
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, décembre-janvier 178-180 (nov-dec., 181-183) ; La Pallice, 195 (nov-dec., 196-198).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, décembre 308 (nov-dec., 306-308) ; 27 %, décembre 250-254 (nov-dec., 252). Importation, logé, selon ports et provenance, 34,4 %, décembre 278-283 (nov-dec., 282-288).
- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique, décembre 280-283 (nov-dec., 288-290).
- Phosphatés : VDB ports de l'Atlantique et Rouen, TSP, décembre, 360-370 (nov-dec., 370-380) ; DAP, autour de 430 (nov-dec., autour de 443-448).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, décembre, 290-300 (nov-dec., 295-310) ; franco camion de la distribution, 305-315 (nov-dec., 310-325).
- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, décembre 360 (nov-dec., 360) ; base 3 x 15, décembre 365-370 (nov-dec., autour de 365-370).