Tendance engrais - L’urée dévisse
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Les commandes d'engrais sont sporadiques sur novembre. L'ensemble des cours part à la hausse à l'exception de celui de l'urée qui décroche, suite à l'annulation de l'appel d'offre indien.
Le gros des commandes ayant été réalisé en septembre, fournisseurs comme distributeurs rendent compte de peu de nouvelles prises de position sur ce mois de novembre. « Les quelques demandes proviennent de fabricants d'engrais composés », constate un producteur d'engrais. Les besoins sont couverts à hauteur de 80 % en solution azotée et ammonitrates, et de l'ordre de 40 à 50 % en urée. Partout en France, les distributeurs soulignent un léger regain d'intérêt pour les engrais P et K par rapport à l'an passé, principalement sur des formulations simples. Les volumes commandés progressent : entre 5 à 10 % sur l'Est, et 20 à 30 % sur le Nord et la façade Atlantique. « Les quantités étaient cependant très faibles l'année dernière », nuance un fournisseur sur l'Ouest de la France. L'heure est donc à l'exécution des contrats passés, non sans difficulté. Les livraisons d'urée tardent à être honorées. « Les retards s'accumulent pour celles d'ammonitrates », estime un distributeur du Nord-Ouest.
Incertitude sur l'urée
Alors que la majorité des cours sont fermes, voire haussiers, celui de l'urée dévisse. L'Inde a annulé au dernier moment son appel d'offre d'achat d'urée début novembre, déstabilisant complètement le marché. Ce dernier, à 300 €/t en début de mois, a perdu plusieurs dizaines de dollars depuis, et ce, après des semaines de hausses successives. « Le jour où ils reviendront à l'achat, on peut s'attendre à une hausse de 50 $ en un jour », prédit un producteur d'engrais. Si cette baisse se confirme, elle pourrait peser sur les cours des autres engrais. L'ensemble des ammonitrates gagnent plusieurs euros. Le DAP se vend lui aussi plus cher, aux Etats-Unis comme en Afrique du Nord. Les fabricants répercutent sur le prix la hausse de leurs coûts de production, tirés par l'augmentation du coût de l'acide sulfurique. Une hausse partiellement atténuée en Europe grâce à l'appréciation de l'euro face au dollar sur novembre. Par conséquent, le prix des engrais composés croît, ce qui ne devrait pas redynamiser la demande, toujours terne. A ces phénomènes d'offre et demande s'ajoute depuis quelques semaines la poussée des prix du frêt, aussi bien maritime que routier. Un constat partagé par plusieurs distributeurs et producteurs d'engrais.
Cotations au 24 novembre, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1.1908 USD (entre parenthèses, cours du 27 octobre, euro à 1.1585 USD)
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, novembre 158-160 (octobre, 155-160) ; La Pallice, 175-177 (octobre, 166-167).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, novembre 280 (octobre, 270) ; 27 %, novembre 212-225 (octobre, 205-218). Importation, logé, selon ports et provenance, 34,4 %, incoté (octobre, incoté).
- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique, novembre 260-300 (octobre, 280-285).
- Phosphatés : VDB ports de l'Atlantique, TSP, novembre 280-290 (octobre 262-270) ; DAP, novembre 345-350 (septembre, 350).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, novembre 260-265 (octobre 260-265) ; franco camion de la distribution, 360-375 (octobre, 360-375).
- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, novembre 300-310 (octobre 295-300) ; base 3 x 15, 315-325 (octobre, 305-320).