Tendance engrais - Morte saison : retour au calme après un début tonique

Le début de morte saison a été actif fin mai-début juin, autant au stade agriculteurs que distributeurs. Mais la vague est vite retombée. Tous attendent maintenant la fin de la récolte pour évaluer le niveau de trésorerie.

La morte saison a commencé assez fort sur l'ensemble de la France, dès fin mai. Elle s'inscrit dans la moyenne des mortes saisons précédentes, avec quelques disparités régionales. « Malgré une grosse vague d'achat jusqu'au 15 juin, la campagne reste moins dynamique qu'une campagne classique, de l'ordre de 10 à 20 % », estime toutefois un distributeur de la façade ouest. Les prix attractifs ont encouragé les agriculteurs à se couvrir. « Près de 100 % de nos adhérents sont déjà couverts en solution azotée, mais il nous reste entre 10 et 15 % de stock en azoté solide, alors que nous finissons habituellement la campagne sans », remarque un distributeur de Bourgogne-Franche-Comté. Des reliquats élevés et le manque d'eau sur avril et mai ont réduit le recours aux engrais azotés sur la période de réapprovisionnement. En Champagne aussi, l'azote liquide s'est bien vendu ces dernières semaines. En ammonitrates, la demande s'inscrit dans la moyenne des campagnes précédentes et les carnets des fournisseurs se remplissent. Il est désormais difficile d'obtenir du produit avant août. « Les stocks d'engrais azotés sont moins importants chez les producteurs et pèsent moins sur le marché », estime un producteur d'engrais azotés. Après cette effervescence du début de morte saison, le calme semble être revenu. « Les agriculteurs attendent la récolte, qui s'annonce moins bonne que prévue, avant de relancer des achats, notamment en urée et en composés », prédit un producteur d'engrais, ce que confirment plusieurs distributeurs. Les engrais de fond et ceux de spécialités devraient faire les frais des réajustements de trésorerie qui vont avoir lieu en cette fin de campagne agricole.

Prix des ammonitrates en hausse et incertitude sur l'urée

Le cours des ammonitrates gagne 10 points par rapport au mois précédent mais reste très attractif, bien que légèrement au-dessus de celui de l'an passé. En revanche, l'urée suit une tendance baissière, en lien avec le recul des cours aux Etats-Unis et de la parité euro/dollar, favorable au marché français. Mais la tendance reste incertaine. La décision de l'Égypte de fermer ses frontières avec le Qatar début juin pourrait peser les cours, puisque le pays du Golfe demeure le principal fournisseur de gaz naturel de l'Égypte.

Cotations au 30 juin, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1.1412 USD (entre parenthèses, cours du 19 mai, euro à 1.1170 USD)

 - Solutions azotées : départ port, sur Rouen, juin 128-135 (mai incoté) ; La Pallice, 148 (mai, incoté).

- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, juin 225-229 (mai 215-220) ; 27 %, juin, 180 (mai, 180-185). Importation, logé, selon ports et provenance, 34,4 %, juin incoté (mai incoté).

- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique et Sète, juin, 200-212 (mai 230).

- Phosphatés : VDB ports de l'Atlantique, TSP, juin, 260-270 (mai 260-270) ; DAP, 360 (mai, 375).

- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, juin, 255-265 (mai 260) ; franco camion de la distribution, autour de 270 (mai, autour de 270).

- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, juin, 297-300 (mai incoté) ; base 3 x 15, incoté (mai, incoté).