Tendance engrais - Premiers apports d’azote dans un calme trompeur
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Les stocks, bien remplis chez les utilisateurs comme chez les distributeurs, vont commencer à se dégonfler, à la faveur du premier apport azoté. Les prix n'enregistrent pas de changements notables. Les commentaires sur la reprise de GPN par Borealis sont contrastés. Une chose est certaine : le marché va changer de physionomie en 2013.
Les premiers apports d'azote sont engagés, sur des cultures qui ont souffert des conditions climatiques. La plupart des régions s'attendent à un tassement de la consommation d'engrais azotés, de l'ordre de 2 à 5 %. Trois raisons sont avancées : quelques retournements de parcelles ou des champs non semés à l'automne, des potentiels moindres et l'impact des réglementations. L'application de la directive nitrate (limitation des quantités d'effluents à 170 kg/ha et par an, mise en place de plan de fumure sur la base des moyennes des cinq dernières années ou des moyennes régionales…) focalise l'attention des distributeurs. L'amorce d'un repli cette campagne est appelée à s'intensifier dans les deux ou trois années à venir. A l'inverse, les perspectives sur les P et K s'avèrent plus optimistes. Les prix, au plus bas, pourraient redonner un peu d'allant à la demande et une progression de quelques points est escomptée cette campagne. L'actualité en février a été dominée par l'offre ferme d'achat déposée par Borealis auprès de Total pour la totalité des activités de GPN, dont il garantit la reprise des équipes de productions et commerciales (cf notre lettre du 18 février). Catherine Deger
Grande Paroisse - qui ne porte plus comme actifs que quelques terrains… et le dossier AZF - n'est pas concerné par l'offre. Les syndicats ont demandé une expertise. Dans le même temps, les autorités européennes de la concurrence doivent se prononcer. Le dossier ne devrait donc pas être bouclé avant mi-2013. Pour quels changements ? « Nous aurons quatre fournisseurs d'azote nitrique, c'est plutôt bien », commente un acheteur de l'Ouest. « La politique commerciale qu'ils vont mener n'est pas connue, et les centres de décisions ne seront plus en France », modère un autre distributeur. Position plus tranchée d'un professionnel de l'Est, qui a en mémoire la déstabilisation du marché lorsque sont arrivées les offres issues de l'usine Pec-Rhin, reprise à BASF en février 2012. Mais plus que ces débuts « maladroits », c'est le poids de Borealis qui l'inquiète et la capacité à voir le travail du distributeur reconnu. « Nous avons intérêt à développer des stratégies alternatives, avec de l'ammo 27 % ou des azotés d'importation », plaide-t-il. Le débat ne fait que s'engager. Une chose est certaine : lorsque la reprise sera actée, il ne restera qu'un fournisseur d'engrais français, le groupe Roullier.
Les cotations au 22 février 2013, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3209 dollar (entre parenthèses, cours le 25 janvier).
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, février, 255-258 (janvier, 239-240). ; La Pallice, 263-265 (janvier, 250-252).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, février, 355-360 (janvier, 350-360). 27 %, février, 285-290 (janvier, 282-290). Importation, 34,4 %, Saint-Malo, VDB, février, 335-340 (janvier, 335-340) ; Nantes, 335-337 (335-340).
- Urée : granulés, VDB, ports Atlantique, février, 390-400 ( janvier, 400-410).
- Phosphatés : sortie magasin ports de l'Atlantique, TSP, février, 360-370 (janvier, 360-370) et sur Rouen, 345-350 (345-350) ; DAP, VDM ports Atlantique, 420-425 (430).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, février, 350-360 (janvier, 345-350) ; franco camion de la distribution, 365-375 (360-365).
- Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, février, 385-390 (janvier, 395-400) ; base 3 x 15, 385-390 (395-400).