Tendance engrais - Rude campagne 2013-2014

Des tensions demeurent dans les approvisionnements en ammonitrates, alors que le 3^e apport est en cours sur des cultures à beau potentiel. La campagne qui s'achève aura été difficile pour les nerfs des opérateurs avec des flux tendus et des fluctuations de prix élevées.

Au 17 avril, près de 70 % des blés et 90 % des orges d'hiver atteignaient le stade 2 nœuds, alors que les semis de maïs étaient effectués à 40 % (source Céré Obs, FranceAgriMer). Un retour à la normale après la campagne particulièrement tardive en 2013. Les pluies de fin avril sont arrivées à point nommé pour renforcer le potentiel des cultures et lever les craintes de sécheresse dans la plupart des régions. Résultat : le 3^e apport, en cours, et dans certains cas le 4^e apport, vont être soignés afin de garantir rendement et taux de protéines. Au final, et malgré des livraisons en flux tendus, la consommation d'engrais azotés à l'hectare devrait s'établir à un niveau proche de l'année dernière, voire légèrement supérieur. « Les défauts de livraisons en ammonitrates d'origine européenne ont profité aux importations et aux engrais haut de gamme, positive un distributeur de la façade atlantique. »

A l'inverse, les P et K continuent d'afficher des volumes en baisse d'année en année. « Les organiques gagnent un peu plus chaque campagne, dans un marché proche de la maturité », constate ce même distributeur.

Vers un démarrage poussif de la nouvelle campagne

En Europe, les fabricants d'ammonitrates sont loin d'avoir rattrapé leur retard de production. Leurs stocks vont être longs à reconstituer. Acheteurs comme vendeurs s'attendent à un démarrage poussif de la morte-saison, qui devrait cependant s'engager dès la fin du congrès international des engrais, fin mai. La nouvelle campagne en solutions azotées démarre sur des niveaux assez bas de 181 à 185 euros.

A l'international, des difficultés d'approvisionnement en gaz en Egypte freinent les exportations d'urée dont les cours sont finalement repartis à la hausse. Le différentiel entre l'urée granulée, qui approvisionne le marché français, et la perlée, sensiblement moins cher, laisse présager des ajustements à la baisse. Enfin, l'ammonitrate reste fermement orienté, contrairement à la solution azotée, en léger repli sur un mois. Transactions limitées en phosphatés et potassiques.

« Cette campagne est la pire que j'ai connue, conclut un acheteur pourtant aguerri. La multiplication des ruptures d'approvisionnement en ammonitrates s'est conjuguée à des fluctuations de prix rarement observées. »

Cotations au 25 avril 2014, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3844 dollar (entre parenthèses, cours  le 21 mars 2014).

- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, avril, 220-222 (mars, 222-225) ; prochaine campagne, 181 à 185, mai à novembre ; La Pallice, avril, 231-232 (235).

- Ammonitrates : vrac franco magasin  de la distribution, 33,5 %, avril, 340 (340) ; mai, 347. Importation, big-bag, selon ports et quantités, avril, 27 %, 275-280 ; 34,4 %, 325-340.

- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique, avril, 330-340 (320) ; fin mai, 300-315.

- Phosphatés : VDB, TSP, ports de l'Atlantique, avril, 292-300 (305-310) ; DAP, 425-435 430-435).

- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, avril, 290 (290) ; franco camion de la distribution, 300-310 (300-310).

- Engrais composés : vrac franco magasin , PK base 25/25, avril, 320 (mars, 325) ; base 3 x 15, 345 (345).