Tendance engrais : tension sur l’ammonitrate
Le | Agrofournisseurs
Tous les cours sont à la hausse, sans qu’un vrai décrochage n’ait été visible à la morte saison en azotés, notamment pour les ammonitrates.
Les derniers apports d’azote sur céréales, tardifs et conséquents, ont dopé la demande en ammonitrates sur la fin de campagne, permettant aux distributeurs d’écouler leurs stocks. Les commandes pour la nouvelle campagne sont elles aussi soutenues. L’offre s’avère plutôt restreinte. « La limitation des tonnages de la part des fournisseurs d’ammonitrates est encore plus drastique que l’an passé », constate un distributeur de la façade ouest. Plusieurs industriels ont aussi profité de cette période pour procéder à des arrêts de maintenance de leurs usines. Le calme devrait toutefois vite revenir avec l’arrivée de la moisson. Qualité et rendements conditionneront les trésoreries des agriculteurs et par conséquent, le retour aux achats à la rentrée.
Ammonitrates : offre limitée, prix élevé
Côté prix, les cours flambent. Le décrochage survenant habituellement à cette période de l’année a été quasi imperceptible en azotés. Si en mai, un prix de 230 €/t pour de l’ammonitrate 33,5 a été annoncé par les fournisseurs, il n’a concerné qu’un volume très limité et a vite enregistré des hausses successives, parfois de plus de 10 € par semaine. Aujourd’hui, il dépasse 260 €/t, atteignant les fourchettes de prix d’avril dernier, et suivant le cours de l’urée. Aux alentours de 250 €/t en début de mois, elle s’approche désormais des 270 euros.
International : incertitude sur l’urée
L’Inde devrait passer d’ici à août un appel d’offre de plusieurs centaines de milliers de tonnes d’urée. Reste l’incertitude concernant son approvisionnement : l’Iran, son principal fournisseur, s’est vu imposé des sanctions par les États-Unis. Le mardi 26 juin, le gouvernement Trump a menacé les pays qui achèteraient du pétrole iranien à partir du 4 novembre de prendre de nouvelles mesures d’embargo. Certes, l’urée n’est pas directement concernée, mais cette mesure pourrait rendre frileux les acteurs économiques et les banques indiennes. Les cours du DAP grimpent aussi sur toutes les places de marchés internationales, avec une offre contenue. Pour les engrais composés, les agriculteurs français n’ont pas encore manifesté leur volonté de se porter à l’achat, mais les distributeurs eux, craignent que les prix ne grimpent davantage du fait de l’augmentation des cours du N, du P et du K.
Cotations au 30 avril, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1.1639 USD (entre parenthèses, cours du 30 avril, euro à 1.2077 USD)
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, juin 156-160 (avril, 158-160) ; La Pallice, non coté (avril, 173-175).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, juin 260-265 (avril, 260-270 ; mai, 230-240) ; 27 %, aux alentours de 195-200 (avril, 190-195). Importation, logé, selon ports et provenance, 34,4 %, incoté (avril, incoté).
- Urée : granulés, VDB ports de l’Atlantique, juin 258-270 (avril, 235-240).
- Phosphatés : VDB ports de l’Atlantique, TSP, juin 328-335 (avril, 300-305) ; DAP, 410-415 (avril, 385-390).
- Potasse : VDB ports de l’Atlantique, juin 278-280 (avril, 280) ; franco camion de la distribution, 290 (avril, 280)
- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, juin 325 (avril 310) ; base 3 x 15, 335 (avril, 310-320).