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Terra Industries dans l’escarcelle de Yara

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Le 15 février, le norvégien Yara a annoncé une offre publique d'achat sur l'américain Terra Industries. A raison de 41,1 $/action, cette offre représente 4,1 milliards de dollars (7 fois l'Ebibta), qui seront pour moitié financés par une émission de titres de Yara. Une opération d'envergure qui permettra à Yara de prendre solidement position aux Etats-Unis. Les deux conseils d'administration ont donné leur accord. Sous réserve de validation par les actionnaires des deux structures et par les autorités anti-concurrence : l'opération devrait être bouclée en juin 2010. La firme américaine se trouvait au cœur des grandes manœuvres qui agitent depuis un an le monde des engrais outre-atlantique, avec l'offre d'acaht, non amicale cette fois, du canadien Agrium envers l'américain CF Industries (voir nos précédentes lettres). Ce dernier avait lui-même fait une offre de reprise de Terra Industries, retirée il y a un mois. C.D.

Terra Industrie dispose d'une capacité de production de 3,6 Mt d'ammoniac, 3 Mt de solutions azotées, 1,2 Mt de nitrate d'ammonium, 300 000 tonnes d'urée et autant de NPK . Six usines aux Etats-Unis, une à Trinidad à 50 % et une autre au Royaume Uni (en partenariat avec Yara).

L'opération a été annoncée en marge de la présentation des résultats annuels. En 2009, dans une conjoncture difficile pour le secteur, le bénéfice net de Yara a fondu de plus de moitié, à 3,8 milliards de couronnes (469 M€) contre 8,2 milliards un an plus tôt, pour un chiffre d'affaires en baisse de 30,8 %, à 60,9 milliards de couronnes. Sur le seul quatrième trimestre, Yara est toutefois repassé dans le vert, avec un bénéfice de 1,4 milliard contre une perte de 2,1 milliards à la même période de 2008, grâce à une augmentation des marges et à des effets de change plus favorables.