Traitement de semences : Bayer mise sur l’association de la chimie et de la biologie
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« Aujourd’hui, l’avenir est de faire cohabiter des substances biologiques et chimiques sur la semence », explique Marc Andrieux, directeur mondial de Bayer SeedGrowth technology and services et directeur du site de Méréville (91), qui célébrait ses 100 ans d’existence vendredi 5 juin. Le groupe déjà pionnier dans le secteur souhaite devenir un acteur majeur à l’échelle mondiale sur cette complémentarité. Le premier exemple est le Poncho Votivo, un traitement de semences commercialisé aux Etats-Unis et en Amérique Latine. Utilisé sur maïs, soja et coton, il stimule la croissance de la plante et lutte contre les nématodes. Il associe à une bactérie la clothianidine, un néonicotinoïde jugé nocif pour les abeilles par la Commission Européenne qui en a réduit l’utilisation depuis le 1er décembre 2013. La réévaluation de cette substance est en cours par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). (Voir notre article Néonicotinoïdes : l’Efsa en quête de nouvelles données ) Une réglementation à adapter Si la présence de clothianidine dans le Poncho Votivo est une des raisons de son absence sur le marché européen, il n’existe pas pour autant d’équivalent associant chimie et biologie dans le secteur du traitement de semences sur le territoire européen. La faute au cadre réglementaire inadapté selon Marc Andrieux. « Un produit biologique est plus sensible au milieu dans lequel il se trouve qu’un produit 100 % chimique, on ne peut donc pas s’attendre la même efficacité », explique le responsable. Si la réglementation est en passe de changer pour le biocontrôle, Marc Andrieux souhaiterait aussi adapter le cadre actuel pour ces traitements à l’interface entre biologie et chimie, et revoir les seuils d’efficacité exigés lors des essais d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Il insiste aussi sur la nécessité de ne pas faire du principe de précaution un frein à l’innovation. Conscient que ses produits ne sont pas anodins sur l’environnement, il rappelle qu’ils sont sujet à une réglementation très stricte mais estime qu’ils sont l’avenir de l’agriculture. Malgré les freins réglementaires, le groupe poursuit la recherche sur le domaine. Il vient doter le site de Méréville de nouvelles cellules de germination équipées de LED. Outre les économies d’énergies de l’ordre de 50 % réalisées via cette installation, il s’agit d’améliorer le suivi des cultures en contrôlant mieux l’environnement de germination.