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Trois néonicotinoïdes détectés sur le colza, malgré les restrictions depuis 2013

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Bien que faisant l’objet de restrictions depuis 2013 au niveau européen, trois molécules de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame) ont été détectées sur colza. Or, les restrictions d’usage de l’UE prenaient la forme d’une interdiction sur les cultures attirant les abeilles. Ce constat, qui suggère une présence latente des molécules dans l’environnement, est formulé dans un travail commun réalisé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut de l’abeille (Itsap).

Encore des risques liés à l’imidaclopride pour les abeilles

Leur travail est fondé sur le suivi de 291 parcelles (soit 536 échantillons) de colza d’hiver pendant cinq campagnes, de 2014 à 2018. L’imidaclopride a été détecté chaque année, au total dans 43 % des échantillons analysés et 48 % des parcelles, « sans tendance à la baisse au cours des années mais avec une forte variation interannuelle », selon un communiqué du CNRS. Cette variabilité est notamment sensible entre 2015 (détection dans 5 % des parcelles) et 2016 (90 %). Si certaines concentrations sont ponctuellement très élevées, jusqu’à 70 ng/ml, une grande partie des échantillons (92 %) ne contenaient qu’entre 0,1 et 1 ng/ml d’imidaclopride.

L’étude va jusqu’à faire le lien entre la présence de l’imidaclopride et le risque pour les abeilles. Les chercheurs estiment qu’il a été maximal en 2014 et 2016, « avec environ 50 % des butineuses susceptibles de mourir de l’imidaclopride dans 12 % des parcelles étudiées ». Sur ces années, 10 à 20 % des parcelles présentaient un niveau de contamination « associé à un risque de mortalité équivalent pour les bourdons et abeilles solitaires ». Pour l’Itsap, ces résultats valident l’interdiction totale de ces molécules, appliquée en France depuis septembre 2018.