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UE : l’avenir du cuivre en question

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L'avenir du cuivre en Europe se joue actuellement. Sa ré-approbation en protection des plantes devait être tranchée avant le 31 janvier 2018. En raison de retards dans la ré-évaluation, un prolongement provisoire d'autorisation a été consenti jusqu'au 31 janvier 2019. D'ici là, l'Union européenne devra trancher. Elle dispose pour cela de l'avis de l'agence européenne (EFSA). Au dosage actuel de 6 kg/ha/an, cette dernière évoque des risques pour les travailleurs dans la vigne, les organismes aquatiques et les organismes terrestres non-cibles, qu'ils soient vertébrés ou non. L'EFSA établit également qu'il manque un certain nombre d'éléments pour évaluer l'exposition des eaux souterraines.

La Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) s'inquiète d'une éventuelle décision radicale. Une récente étude de l'Inra précise en effet que les alternatives actuelles ne permettent pas de se passer du cuivre, même si une réduction de 50 % des doses est envisageable en cas de pression « normale ». Une délégation de la Fnab a rencontré le 31 janvier le chef de l'unité pesticides de la Commission européenne. « Un échange constructif, juge Diane Pellequer, chargée de mission viticulture, fruits & légumes à la Fnab. Il est conscient des enjeux pour les producteurs et surtout des limites de l'évaluation actuelle, et nous a incités à faire entendre notre voix dans le débat. » Cette question sera notamment abordée lors d'une rencontre dédiée à ce dossier, en mars 2018. ESFA, Commission et représentants des États membres devraient être conviés.

Si l'interdiction ne peut être totalement écartée à ce jour, deux scénarios semblent possibles : soit une ré-approbation pour sept ans, à des doses revues à la baisse ; soit l'extension de l'autorisation actuelle pour trois ou quatre ans, le temps qu'une méthodologie d'évaluation propre aux produits minéraux voit le jour.