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Un centre de R&D flambant neuf pour Mas Seeds Ukraine

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Après avoir affiché l’ambition d’entrer dans le top 10 mondial  des semenciers et tripler son chiffre d’affaires d’ici à 2026, MAS SEEDS, la branche semences du groupe Maïsadour, a inauguré vendredi 1er juin les tous nouveaux locaux de sa filiale ukrainienne près de Kiev. Implantée sur le site d’Agro-region, une des agro-holdings les plus performantes du pays gérant 37 000 ha, cette installation de 1500 m² comprend le siège de Mas Seeds Ukraine ainsi qu’un site de R&D, le sixième du semencier dans le monde. En l’espace d’un an, la filiale ukrainienne a doublé son effectif de chercheurs et sélectionneurs, passant de six à douze personnes. « Avec l’ouverture de cette station, nous renforçons notre position à l’Est et nous nous rééquilibrons sur l’ensemble de nos marchés », explique Régis Fournier, directeur général de Mas Seeds. L’Ukraine offre des conditions idéales de travaux en conditions stressantes, notamment sur le manque d’eau. Le programme de sélection a débuté en 2014 en Ukraine et devrait donc aboutir à sa première variété « 100 % ukrainienne » d’ici à cinq ans.

Profiter du marché ukrainien en croissance

Cet investissement, après celui de 37 M€ dans la construction de leur usine de Mogilev en 2007, marque un pas important pour la stratégie de l’entreprise dans ce pays. « L’Ukraine est un relais de croissance pour Mas Seeds. Ici on exploite le potentiel d’un marché moins mature », souligne Philippe Carré, directeur général du groupe Maïsadour. La filiale ukrainienne a réalisé sur la campagne 2017/2018, 17 M€ de chiffre d’affaires, dont 12 M€ sur la vente de sa génétique sous la marque Mas Seeds : le reste étant des prestations pour d’autres semenciers. « Notre objectif est d’atteindre les 30 M€ en 2022 en doublant le business à la marque », explique Régis Fournier, directeur général de Mas Seeds. A l’horizon 2026 le semencier vise le million d’hectares ensemencés avec des variétés de tournesol et maïs Mas Seeds sur le sol ukrainien, « soit 10 % du marché », précise Régis Fournier.

Les ambitions, ralenties par l’embargo russe

Si ces objectifs semblent ambitieux, ils auraient pu l’être encore plus. L’usine de Mogilev ne fonctionne qu’à 60 % de ses capacités. Elle avait été dimensionnée pour alimenter le marché ukrainien… mais aussi russe. Or, la guerre de 2014 entre les deux pays a engendré une fermeture totale des frontières, rendant impossibles les échanges entre ces deux puissances agricoles. Ce qui n’empêche pas Mas Seeds Ukraine d’étendre tout de même son réseau d’agriculteurs multiplicateurs. Elle structure actuellement une troisième région de production de semences, à proximité de la ville de Kharkiv à 400 km à l’Est de Kiev. 350 ha de semences de maïs et tournesol sont en production sur cette campagne, sur les 3000 ha que compte l’entreprise à l’échelle de tout le pays. Mas seeds devrait aussi doubler d’ici à quelques mois ses capacité de stockage en tournesol sur l’usine de Mogilev.