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Une étude du Criigen sur les adjuvants du glyphosate pour interpeller les pouvoirs publics

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Le Criigen, en lien avec l’Université de Caen, a publié le 21 février les résultats d’une étude qui porte sur les adjuvants du glyphosate de la famille des éthoxylés de type POEA et leur effet sur des cellules humaines ciblées. Neuf herbicides ont ainsi été analysés dont certains de la gamme Round-Up. Robin Mesnager qui a mené ces travaux précise que ces neufs produits sont autorisés en France et commercialisés en jardinerie. Les compositions des adjuvants ont été identifiées par la spectrométrie de masse. Dans ce cadre, le POE-15 (polyethoxylated tallowamine) a été isolé, testé seul et en comparaison avec le glyphosate et une formulation totale sans glyphosate. Les expositions ont été réalisées pendant 24 heures sur des cellules humaines hépatiques, embryonnaires et placentaires. Selon le rapport, toutes les formulations sont plus toxiques que le glyphosate seul et occasionnent des nécroses. Le POE-15 (polyethoxylated tallowamine) ressort selon l’étude « comme le principe le plus toxique contre des cellules humaines, même si d’autres ne sont pas exclus ». Il commence à être actif avec des effets sur la respiration cellulaire et l’intégrité de membrane entre 1 et 3 ppm. Selon Robin Mesnager, « il est nécessaire d’évaluer les formulations entières et d’envisager les effets à long terme ». Cette étude s’inscrit dans la continuité de celle conduite sur les herbicides Roundup Express et GT en 2009, qui selon le Criigen contiennent du POEA (polyoxyéthylène amine), un formulant lui aussi de la famille des éthoxylés. En réponse, Monsanto indique examiner ces travaux. « Nous allons regarder si l’étude apporte quelque chose de nouveau et demander éventuellement une réponse aux officiels, souligne Yann Fichet, directeur des affaires institutionnelles. Pour des travaux précédents de la même équipe, nous avions conclu que l’évaluation du risque n’était pas remise en cause. Nous tenons aussi à préciser que dans ce type d’expérimentation, l’exposition de cellules à des produits phytosanitaires ne correspond pas du tout à la réalité de l’utilisation par les agriculteurs. Bien entendu, on n’utilise pas de glyphosate directement sur de telles cellules. Et qu’en cas de contact accidentel avec la peau, le risque d’impact est évalué et des recommandations appropriées sont faites. Mettre en contact des cellules avec un produit phytosanitaire ou avec d’autres substances communes comme des détergents, in vitro, peut effectivement déclencher des effets. Cela ne montre ni un risque ni une remise en cause de la sûreté des produits. »