Une explosion comme à Beyrouth est peu plausible en France
Le | Agrofournisseurs
Il y a deux mois, le 4 août, le silo portuaire de Beyrouth explosait. Un tel incident en France est-il possible ? « Non, c’est peu probable, confie Guy Marlair, référent technique à la direction des risques accidentels de l’Ineris, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques. L’absence d’accidents significatifs en France depuis celui de Toulouse en 2001 est un bon indicateur de l’adéquation des exigences mises en place en France pour une bonne maîtrise des risques concernant le nitrate d’ammonium. Les leçons d’AZF sont tirées depuis longtemps, et au-delà de l’analyse des textes en vigueur, le retour d’expérience post AZF national conforte assez largement cet avis alors que la France constitue le premier marché européen pour les ammonitrates. »
En France, les exigences des textes comprennent des règles strictes de ségrégation et de séparation entre produits incompatibles, des limites en termes de tailles maximales et hauteur des îlots, des dispositions constructives imposant l’utilisation de matériaux incombustibles, y compris pour les sols. De plus, sur les sites français, le nitrate d’ammonium reste rarement stocké durant de longues périodes, mais est rapidement transformé en ammonitrate, dont le potentiel explosif est bien moindre, notamment lorsqu’il est conservé dans de bonnes conditions.
L’Ineris rappelle par ailleurs que la France va même plus loin que ses confrères européens en terme de réglementation, « à la fois en termes d’exigences pour atteindre les objectifs de sécurité visés par Seveso mais aussi en termes d’engrais couverts. »