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Une ONG analyse la présence de pesticides agricoles sur des zones publiques en Italie

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L’Organisation pour la conservation de la nature et la protection de l’environnement du Sud-Tyrol publie, dans la revue Environmental Science Europe, une étude caractérisant la contamination de l’herbe de 71 terrains de jeux publics dans la province du Tyrol du Sud (Italie), l’une des régions les plus productrices de pommes en Europe. En tout et pour tout, sur les 315 pesticides recherchés par l’ONG, douze ont été détectés : six fongicides, cinq insecticides, et un herbicide. Ces molécules ont été recensées en cumulant les analyses de 29 terrains. Générations futures, qui se fait le relais des résultats, évoque, pour onze de ces produits, un profil de perturbateur endocrinien.

Appel à une refonte des règles d’application des pesticides

L’étude fait le lien entre la contamination, la distance et la proportion de parcelles agricoles dans le paysage environnant, sans formellement prouver que ces parcelles ont à l’origine des détections de pesticides. Les concentrations de pesticides s’avèrent plus élevées dans les terrains de jeux les plus proches des vergers de pommiers et des vignobles. Dix-neuf des terrains de jeu contaminés se situent entre 15 et 50 m de la parcelle la plus proche, dix à plus de 50 m, dont trois à plus de 100 m. Les temps pluvieux et venteux sont également corrélés à des concentrations plus hautes.

« Bien sûr un modèle prédictif présente toujours une marge d’incertitude, reconnaît Caroline Linhart, chercheuse à l’Université d’Innsbrück (Autriche) et auteure de l’étude. Mais ce modèle pourrait grandement contribuer à une meilleure application des produits et à diminuer la dérive. » Dans sa traduction des principaux éléments de l’étude, Générations futures réclame une refonte complète de la distance et des règles d’application pour les pesticides et, à terme, une agriculture sans pesticides de synthèse.