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Unifa : tous les signaux à la baisse

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Le secteur français des engrais vient de connaitre une campagne 2018/2019 difficile. « Tous les indicateurs baissent : industriels, sociaux et économiques », constate Renaud Bernardi, président de l’UNIFA, lors d’une conférence de presse le 26 novembre à Paris. La fermeture de l’usine Seco et de SEVEAL Berry au Bac, ainsi que des restructurations d’équipes au sein des entreprises adhérentes de l’Unifa, ont contribué à une baisse du nombre d’ETP sur 2018, s’élevant à 3656 contre 4000 en 2017. Le chiffre d’affaires du secteur reste stable, à 2,1 milliards d’euros, mais les livraisons baissent, de 4 % par rapport à la moyenne de ces trois dernières années, pour atteindre 11 Mt.

Baisse généralisée des livraisons

« On peut quasiment dire que, suite aux fermetures d’usines, les volumes n’ont pas été compensés en binaires et ternaires », indique le président de l’Unifa. Toutes les familles de produits sont concernées, à l’exception des engrais simples K et Mg, et des composés PK, dont les volumes progressent de 11 %, sachant que ces derniers avaient connu des baisses considérables ces dernières années. « En azote, la baisse peut être attribuée à la baisse de la sole de colza, aux reliquats élevés et au temps sec. Ces éléments de conjoncture ont stoppé la dynamique de ces dernières années », estime Renaud Bernardi.

Réduction d’ammoniac : loin d’atteindre les objectifs

Côté réglementation, l’Unifa craint l’arrivée de « gros nuages » du côté de la Commission européenne concernant le plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques (prépa). « L’effort doit être porté sur les engrais minéraux simples. La consommation d’ammonitrate et d’urée inhibée est stable, mais celle de solution azotée augmente, malgré l’instauration de mesures antidumping, ce qui n’est pas une répartition favorable pour la réduction des émissions d’ammoniac », déplore le président. Se pose alors la question d’un contentieux avec Bruxelles. En suivant la tendance actuelle, la France verrait une augmentation de 3 % pour 2020 et de 4 % pour 2030, alors qu’elle s’est engagée à les réduire de 4 % l’an prochain et de 13 % pour 2030. L’Unifa poursuit aussi les travaux de normalisation concernant le futur règlement harmonisé sur les fertilisants. Les discussions actuelles portent notamment sur le guide d’étiquetage « qui devrait sortir début 2020, indique Florence Nys, déléguée général de l’Unifa. La volonté est d’avoir plus d’information sur les étiquettes et de renforcer la traçabilité. »

La campagne 2018/2019 en chiffres :
CA : 2,1 Mds€
18 Mt de fertilisants en amendements livrés
-4 % des volumes livrés par rapport à la moyenne sur trois ans
-4 % des livraisons de N