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Université Bayer : le point sur l’oïdium de la vigne, un pathogène complexe

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L'oïdium gagne du terrain et de l'aveu de plus de 40 % des viticulteurs interrogés par Bayer en 2012, il devient de plus en plus préoccupant. Pour preuve, les situations difficiles et désormais récurrentes, dans certains vignobles de l'Est de la France. Pour mieux comprendre cette montée en puissance de la maladie et partager les dernières connaissances sur son épidémie, Bayer a dédié sa troisième Université à ce pathogène complexe. Ainsi, plus de 230 chercheurs, techniciens, conseillers, viticulteurs se sont retrouvés le 6 février à Montpellier pour un point sur la biologie de l'oïdium, sur les pratiques de traitements et aussi sur les conséquences gustatives et économiques d'une récolte avec des grains contaminés. A.D.

Photo : Au micro, Bernard Molot de l'Institut français de la vigne et du vin.

Consensus à l'issue de cette journée : l'apparition plus fréquente de la maladie dans les parcelles depuis une dizaine d'années est avant tout multifactorielle. En cause : la météo favorable aux contaminations primaires, la difficile détermination des premiers symptômes, l'état physiologique de la vigne, la sensibilité du cépage, le mauvais positionnement des produits et le non respect des cadences de traitements, la qualité de la pulvérisation insuffisante, la date de vendange et l'historique infectieux à la parcelle.

Pour Rémy Courbon, directeur marketing de Bayer, « il est important de bien connaître l'oïdium pour bien le contrôler ». Aussi, Agnès Calonnec de l'Inra de Bordeaux a insisté sur les paramètres qui interfèrent dans le développement du champignon et surtout dans le démarrage des contaminations primaires : une température à partir de 10°C, des pluies pour l'éjection des ascospores responsables des contaminations primaires ou des conidies pour les contaminations secondaires, un taux d'humidité optimum à 75 %, des jeunes organes - feuilles et rameaux -, les seuls très sensibles, et enfin un faible ensoleillement. De telles conditions étaient d'ailleurs au rendez-vous en 2012 dans nombre de régions viticoles avec en plus un début de symptômes difficiles à percevoir sous les feuilles. D'où une année qualifiée de forte pression oïdium.

Bonnes pratiques et observations

Pour autant, Bernard Molot de l'Institut français de la vigne et du vin liste les autres leviers pour mieux gérer ce problème dans la parcelle en s'appuyant sur les résultats d'une enquête réalisée auprès de 58 viticulteurs de l'Aude ayant des problèmes d'oïdium : « avoir un matériel adapté - tracteur et pulvérisateur -, réaliser une pulvérisation de qualité et respecter les préconisations de traitement ». Laurent Panigai, du Comité interprofessionnel du vin de Champagne, estime de son côté qu'un meilleur contrôle de ce pathogène passe par la connaissance approfondie de l'épidémie et des symptômes, des méthodes de pulvérisation, des produits de traitements et par la détection de l'oïdium aux vendanges.

Traiter mieux plus tôt pour traiter moins plus tard

Le premier fongicide contre l'oïdium se déclenche en avril-mai. Patrice Dunournet, responsable technique vigne, recommande de démarrer le programme de traitement tôt, dès le stade 5-6 feuilles étalées pour les parcelles les plus sensibles ou 2-3 feuilles étalées pour les zones à drapeaux. Même en l'absence de symptômes, le champignon peut déjà être dans les parcelles : l'application de substances actives curatives est alors recommandée. Une nouvelle solution composée de fluopyram est attendue pour 2013. Bayer poursuit son effort de recherche, notamment sur les solutions complémentaires de type bio-contrôle. Par ailleurs, développe un partenariat avec l'IFV sur la pulvérisation. Côté outil d'aide à la décision, Movida, outil de pilotage des programmes de protection mildiou et oïdium à la parcelle et déjà proposé aux distributeurs et viticulteurs profitera des dernières connaissances sur l'oïdium pour être encore amélioré.