Université Bayer : « parler le même langage pour mieux pulvériser »
Le | Agrofournisseurs
Agir en partenariat pour obtenir une pulvérisation de qualité, performante et avec le moins d’impacts sur l’environnement : voici l’un des messages de l’ « Université Bayer » qui s’est tenue le 6 février à Marne-la-Vallée. Constructeurs, conseillers terrain, recherche publique et privée, contrôleurs, concessionnaires peuvent contribuer à une meilleure connaissance de la pulvérisation et de la diffusion des bonnes pratiques. « Il faut apprendre à mieux se connaitre et à diffuser des messages cohérents, parler le même langage, partager les expériences », a relevé Philippe Ledoux, responsable du département expertise et stewardship de Bayer. Du côté des constructeurs, la dynamique de progrès est largement engagée, pulvérisation de précision, pulvérisation confinée, buses… Côté agriculteurs, les avis sont plus panachés sur les bonnes pratiques avec parfois des idées reçues sur tel type de buse, de matériel ou de réglages. Tout est souvent question de compromis mais aussi d’accès à la bonne information. Vincent Polvèche (photo) du GIE Pulvé a pointé le rôle pédagogique des contrôles obligatoires pour mieux connaitre son matériel. De son côté, Philippe Reulet, responsable du pôle épidémiosurveillance végétale, Sral de l'Aquitaine, a évoqué le projet sur lequel réfléchit le ministère de l’Agriculture : une notation des pulvérisateurs selon leur impact agro-environnemental, à l’instar de ce qui se pratique dans l’électroménager. Un système d’aides pourrait par exemple émaner du Plan végétal environnement pour remplacer les machines les moins performantes par des outils de pointe. « Convaincre le ministère de l’Agriculture de l’importance de la pulvérisation, c’est mon rôle a-t-il précisé. Le parc contient encore trop de pulvérisateurs qui montrent des performances agro-environnementales insuffisantes. »
Au cours de cette journée, deux ateliers étaient organisés.
L’atelier Grandes cultures était consacré à la gestion des risques de résistance aux herbicides dans la rotation. L’occasion de faire le point sur l’état des résistances en France, avec Christophe Délye de l’Inra de Dijon, et dans le monde, avec Ralph Bagwell et Harry Strek, de Bayer Allemagne. Ludovic Bonin, d’Arvalis-Institut du Végétal, et Mathieu Hingant, chef marché herbicides céréales chez Bayer ont quant à eux rappelé les grands principes de prévention, fondés sur un raisonnement global sur le long terme, au sein de la rotation, avec l’aide de leviers agronomiques et l’utilisation raisonnée d’herbicides. Face à l’évolution de la flore et au durcissement de la réglementation, ces principes prennent toute leur importance pour sauvegarder l’efficacité des spécialités phytosanitaires actuellement disponibles. Aucun nouveau mode d’action n’est attendu avant sept à dix ans.
L’atelier Vigne s’est centré sur les stratégies innovantes de protection répondant aux enjeux sociétaux. L’objectif est de limiter les résidus dans le vin, d’obtenir une meilleure qualité de la pulvérisation, de s’appuyer sur l’agronomie et d’utiliser en complément des produits phytosanitaires classiques, les solutions de biocontrôle. Aussi, pour mieux accompagner la filière, Jean-Luc Dedieu, chef marché vigne Bayer a levé le voile sur la stratégie Itinéraire d’avenir. Elle s’appuie sur la formation, les actions en partenariat avec les instituts techniques et les fabricants de pulvérisateurs, la mise au point d’outils d’aide à la décision comme Bay+Movida, la gestion des résistances, la prophylaxie et les produits de biocontrôle. Thierry Merckling et Laurent Gouzou de Bayer ont expliqué les perspectives de développement des produits de biocontrôle ainsi que le circuit de l’homologation. Soixante produits de cette catégorie sont actuellement autorisés en France. Bayer est présent sur le marché du biocontrôle avec les solutions Esquive et Grenade en vigne et Decis trap et Flocter en fruits et légumes.